Vendredi 10
décembre
Le point hebdo de l'investisseur
intro Après deux semaines de forte baisse liée à la découverte du nouveau variant Omicron, les places financières ont repris de la hauteur ces dernières séances, rassurées par une dangerosité moindre du variant et l'efficacité des vaccins après le rappel. L'appétit pour le risque a ainsi brusquement resurgi, permettant à certains indices de revenir à proximité de leurs records de novembre.

La volatilité pourrait néanmoins persister dans les semaines à venir, au gré des nouvelles annonces sur le plan sanitaire, mais aussi en raison de plusieurs décisions de banques centrales la semaine prochaine.
Indices

Sur les cinq derniers jours, en Asie, le Shanghai Composite a récupéré 1,6%, le Nikkei 1,5% et le Hang Seng 1%.

En Europe, malgré des dégagements ces derniers jours, les performances hebdomadaires demeurent significatives. Le CAC40 engrange ainsi 3,2%, le Dax 2,8% et le Footsie 2,5%. Pour les pays périphériques, l'Italie s'adjuge 3%, l'Espagne 1,6% et le Portugal 1,3%.

Outre-Atlantique, le S&P500 rebondit de 3,3%, le Dow Jones gagne 3,7% et le Nasdaq100 .,4%, malgré les anticipations d'une accélération du tapering en raison de la persistance des tensions inflationnistes.




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Matières premières

A l'instar des actions, la volatilité est restée importante sur les marchés pétroliers, qui sont mis sous pression en raison des inquiétudes qui planent sur le variant Omicron mais également sur le défaut des deux promoteurs chinois Evergrande et Kaisa. Malgré tout, les prix du pétrole devraient terminer la semaine en hausse, les opérateurs préférant voir le verre à moitié plein au sujet de la hausse de la consommation de pétrole pour 2022. La référence de la mer du Nord reprend ainsi des couleurs à 74.7 USD le baril tandis que le WTI s'échange autour de 71.4 USD.

Hausse de la volatilité sur les actifs risqués, pressions inflationnistes, rendements réels négatifs des grandes signatures obligataires, rien ne semble être en mesure d'embellir les cours de l'or. La relique barbare s'échange autour sous les 1800 USD, précisément à 1770 USD l'once. L'argent emprunte la même dynamique infernale en passant sous la barre des 22 USD. Sur le front des métaux industriels, le cuivre et le nickel se sont stabilisés à respectivement 9580 et 20000 USD tandis que le plomb et l'étain ont inscrit une performance hebdomadaire positive à 2330 et 40000 USD la tonne.

Un mot sur les matières premières agricoles avec le bois de charpente, dont le cours est repassé au-dessus des 1000 USD en raison des inondations en Colombie-Britannique qui perturbent les exportations canadiennes vers les Etats-Unis.
Marchés actions

- Evolution AB (+18%) : l'action a rebondi à 1100 SEK après sa chute consécutive aux allégations de jeu illégal, lancées par un concurrent. Elle évolue toutefois nettement en-deçà de son niveau antérieur aux révélations (au-dessus de 1400 SEK).

- Unicredit (+16%) : la grande banque italienne a dévoilé cette semaine un plan stratégique 2024 qui a séduit les investisseurs, avec des objectifs ambitieux et une généreuse politique de distribution aux actionnaires.

- Greenyard (+13%) : le groupe spécialisé dans la distribution de fruits et légumes a beaucoup progressé cette semaine, grâce la diffusion de son plan 2030, bien accueilli par la communauté financière.

- Umicore (-12%) : le Belge a pourtant annoncé cette semaine une grosse coentreprise dans les batteries avec Volkswagen. Mais Jefferies a sabré sa recommandation et sa valorisation en estimant que l'entreprise a perdu son leadership et que l'accord Volkswagen est un pis-aller. Le management a réduit les perspectives de rentabilité de la division Cathode Materials. L'accueil des analystes a été glacial.

- Lucid (-24%) : la semaine avait mal commencé et se termine aussi mal pour le constructeur de véhicules électriques. Depuis jeudi, c'est l'annonce d'un financement dilutif via des obligations convertibles qui passe mal. Plus tôt dans la semaine, la société a révélé que SEC lui a demandé des informations concernant son entrée en bourse via le SPAC Churchill Capital Corp IV. Le régulateur américain semble décidé à faire le ménage dans la folie des SPAC aux Etats-Unis.




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Macroéconomie

La semaine a été relativement calme sur le front des indicateurs macroéconomiques, du moins jusqu'à la journée de vendredi, théâtre de la publication de l'inflation américaine de novembre. En Allemagne, l'indice ZEW de confiance des financiers allemands pour novembre a dépassé les attentes, tandis que l'inflation a été confirmée en hausse de 6% sur un an. Aux Etats-Unis donc, les prix à la consommation ont progressé de 0,8% le mois dernier, contre 0,7% anticipé. C'est un rythme à peine moins rapide qu'en octobre. Sur un an, l'inflation atteint 6,8%, et 4,9% hors éléments les plus volatiles. La réaction initiale des marchés a été positive, peut-être parce qu'un dérapage haussier aurait définitivement forcé la Fed à accélérer son programme de resserrement monétaire.

Côté changes, la livre turque a continué à reculer face à l'euro et au dollar, mais dans des proportions moindres que celles de la semaine précédente. L'euro / dollar est revenu sous 1,13 durant la semaine. Sur les grandes paires, les variations restent étriquées. Les taux souverains ont un peu bougé durant la semaine, sans beaucoup s'éloigner de leurs niveaux récents. Sur 10 ans, le T-Bond US affiche un rendement de 1,48%, le Bund allemand de -0,36% et l'OAT française de -0,01%.

Concernant les cryptomonnaies, le marché dans sa globalité a subi une baisse conséquente de plus de 12% en une semaine, et le bitcoin lui, ne peut pas se targuer de mieux résister en affichant une baisse similaire à l'heure où nous écrivons ces lignes. Le samedi noir du 3 décembre a affiché des liquidations à hauteur de 2,5 milliards de dollars sur le marché des contrats à terme bitcoin, expliquant en partie, la chute épisodique du cours autour des 42 000$ ce jour-ci, pour finalement revenir tout juste sous la barre des 50 000$ aujourd'hui. Une fin d'année qui s'annonce nerveuse sur le marché des actifs numériques.

L'agenda macroéconomique est particulièrement dense cette semaine. C'est la raison pour laquelle nous y consacrons une large part de cette rubrique. S'il fallait ne retenir qu'un rendez-vous, ce serait la dernière décision de politique monétaire de la banque centrale américaine de l'année 2021, prévue le mercredi 15 décembre. La Fed s'en tiendra-t-elle à la trajectoire de réduction de soutien qu'elle a tracée pour juguler l'inflation, ou mettra-t-elle la pédale douce pour intégrer les dernières menaces sanitaires ? Telle est la question. Le lendemain, c'est la BCE qui aura à trancher. La semaine sera aussi marquée par la publication des indices PMI Flash manufacturiers et des services du mois de décembre, qui donneront une bonne indication de la dynamique économique des grandes économies pour la fin de l'année.





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Rocket-flation pour la fin d'année

Alors que l'inflation s'accélère à un rythme record en novembre, le variant Omicron semble avoir eu cette semaine moins d'impact sur les marchés. Les acteurs ont été rassurés par les annonces de Pfizer qui s'est montré rassurant sur ses capacités à y faire face. Les regards sont tournés vers l'Ouest où la FED pourrait accélérer la fin de ses rachats d'actifs. La semaine prochaine marquera l'annonce par les banques centrales de leurs décisions relatives aux taux directeurs avec notamment la FED mercredi et la BCE jeudi. Bon week-end à tous les investisseurs