New York (awp/afp) - La Bourse de New York a ouvert en nette baisse vendredi, réagissant à son tour aux inquiétudes liées à l'apparition d'un nouveau variant du coronavirus.

Vers 15H00 GMT, le Dow Jones cédait 2,56% à 34.888,45 points, l'indice Nasdaq, indicatif de l'orientation des valeurs technologiques, abandonnait 1,42% à 15.620,19 points et l'indice élargi S&P 500, 1,83% à 4.615,23 points.

Habituellement, la journée qui sépare le jeudi de Thanksgiving, jour férié aux Etats-Unis, et le week-end, se caractérise par des volumes faibles en l'absence de nombreux investisseurs.

Ce plateau clairsemé pourrait accroître la volatilité du marché durant une séance qui s'annonce mouvementée.

Wall Street n'est ouvert vendredi que le temps d'une demi-séance, avec une clôture avancée à 18H00 GMT, trois heures plus tôt que d'habitude.

Dès les premiers échanges, les marchés actions américains s'alignaient sur les autres grandes Bourses mondiales, chamboulées par l'annonce de l'apparition d'un nouveau variant très contagieux du coronavirus, pour l'instant appelé B.1.1.529.

Les scientifiques n'ont pas encore déterminé quelle était l'efficacité des vaccins anti-Covid contre ce variant, détecté pour la première fois en Afrique du Sud.

En l'absence de données sur l'éventuelle résistance au vaccin et la propagation de ce variant, "ce n'est que de la peur", a souligné, dans une note, Patrick O'Hare, de Briefing.com. "Pour autant, les marchés ont peur de la peur elle-même aujourd'hui."

Pour ne rien arranger, rappellent les analystes de Schwab, "le calendrier macroéconomique est privé de toute publication aujourd'hui et les nouvelles d'entreprises sont également peu nombreuses", rien ne permettant donc de détourner les regards de ce B.1.1.529.

"On assiste à une rotation vers les actifs considérés comme sûrs, ce qui pénalise actions, matières premières et pétrole et bénéficie aux obligations et à l'or", a décrit Craig Erlam, analyste d'Oanda.

Le taux moyen des emprunts d'Etat américains à 10 ans se détendait brutalement, à 1,51% contre 1,64% à la clôture mercredi (le marché était fermé jeudi).

Cette mutation du virus "alimente les inquiétudes quant à des mesures de restriction économiques plus strictes et ses effets sur la convalescence mondiale" post-pandémie, ont expliqué les analystes de Briefing.com, dans une note.

Ce nouveau développement a mis en mouvement une série de secteurs déjà très influencés, en bien ou en mal, depuis 18 mois par la pandémie de coronavirus.

Sans surprise, les compagnies aériennes américaines étaient aux abois à l'ouverture de Wall Street, ce nouveau variant menaçant de pénaliser le transport aérien mondial.

American Airlines (-8,58%), Deta Air Lines (-8,99%) ou Southwest (-4,92%) s'enfonçaient loin dans le rouge avant la cloche.

Toujours au rayon tourisme, les croisiéristes Norwegian (-9,94%), Carnival (-10,49%) et Royal Caribbean (-9,74%) se préparaient à une punition durant la séance de vendredi.

Dans la foulée du dérapage des cours du pétrole, Chevron (-3,61%), Exxon Mobil (-6,02%) ou ConocoPhillips (-6,86%) étaient aussi très mal positionnés.

A l'inverse, les fabriquants de vaccins anti-Covid Moderna (+21,25%), Pfizer (+6,54%) ou Novavax (+8,81%) étaient parés au décollage.

Même chose pour les révélations de la pandémie grâce aux confinements et au télétravail, la plateforme de conférence vidéo Zoom (+9,26%) et le spécialiste des vélos connectés Peloton (+4,33%).

Le "Uber chinois" Didi encaissait (6,72% à 7,57 dollars) l'information de l'agence Bloomberg seon laquelle les autorités chinoises ont demandé aux dirigeants du groupe d'initier son retrait de la cote.

Depuis son introduction au New York Stock Exchange, le 30 juin dernier, l'action Didi a perdu quasiment la moitié de sa valeur.

Dans la tourmente également, plusieurs géants de la distribution, dans un contexte de nervosité des investisseurs en ce grand jour de soldes de "Black Friday".

Déjà pilonnées ces derniers jours, les chaînes de grands magasins Macy's (-5,57%) ou Nordstrom (-6,71%) glissaient encore, de même que Gap (-4,68%).

Boeing plongeait (-7,17% à 195,49 dollars) après que les autorités canadiennes ont notifié au constructeur aéronautique américain que sa candidature pour le renouvellement des avions de chasse de l'armée canadienne ne répondait pas au cahier des charges, selon plusieurs médias nord-américains.

Seuls Lockheed-Martin et le suédois Saab seraient encore en course dans cet appel d'offres.

tu/jul/els