New York (awp/afp) - La Bourse de New York a ouvert en hausse mardi, s'offrant un peu de répit après avoir vécu sa pire semaine depuis mars 2020, même si la plupart des opérateurs s'attendent toujours à voir les indices baisser davantage à moyen terme.

Vers 15H45 GMT, le Dow Jones prenait 1,63%, l'indice Nasdaq, à forte coloration technologique, s'offrait 2,56%, et l'indice élargi S&P 500, 2,18%.

Affolée par la triple menace de l'inflation élevée, d'une récession et d'un resserrement monétaire brutal, la place new-yorkaise a vécu, la semaine dernière, sa pire séquence depuis le printemps 2020.

Le S&P 500 s'est contracté de 5,79% et affiche désormais un recul de près de 24% depuis son pic de début janvier.

"On a droit à un rebond typique d'un marché baissier", a commenté Adam Sarhan, de 50 Park Investments. "Après un gros mouvement, il y a toujours une phase de digestion."

"Maintenant, la question est de savoir si cela va être de courte durée, avec une nouvelle baisse derrière, ou si on a atteint un plancher", a-t-il ajouté. "Et à ce stade, nous ne savons pas, parce que beaucoup dépend des nouvelles données macroéconomiques, de ce que fait la Fed (banque centrale américaine) et des résultats d'entreprises."

Selon une étude de Goldman Sachs sur les précédents de fortes baisses que Wall Street a connues, dans la majorité des cas, le marché ne repart durablement à la hausse qu'avec l'arrêt des resserrements monétaires.

Or, la banque centrale américaine (Fed) a clairement indiqué qu'elle entendait poursuivre durant plusieurs mois son durcissement, pour juguler l'inflation.

"Les opérateurs ont l'air de passer outre les mauvaises nouvelles, comme l'augmentation des cas de Covid-19 à Shenzhen (Chine) et Macao, les prévisions d'une récession qui se font de plus en plus nombreuses et le spectre de nouvelles hausses de taux", a observé, dans une note, Patrik O'Hare, de Briefing.com.

"Mais la façon dont ouvre le marché ne sera pas aussi importante que la clôture", a-t-il tempéré.

Autres indicateurs d'une humeur un peu plus légère, l'indice VIX, qui mesure la volatilité du marché, se repliait légèrement, et les taux obligataires remontaient.

Le rendement des emprunts d'État américains à 10 ans ressortait à 3,29%, contre 3,23% vendredi.

Dans ce marché qui retrouvait un peu d'appétit pour le risque, les mastodontes de la tech, d'Apple (+3,43%) à Amazon (+3,46%), en passant par Microsoft (+2,06%), reprenaient des couleurs.

Wall Street saluait la décision de Kellogg (+4,02% à 70,25 dollars) de se scinder en trois entreprises distinctes, pour favoriser la croissance de son activité dédiée aux produits à base de plantes, considérée comme la plus prometteuse. Le groupe de Battle Creek (Michigan) va aussi créer une société regroupant les céréales en Amérique du Nord, la troisième englobant le reste des activités de Kellogg.

La compagnie américaine Spirit Airlines était portée (+6,36% à 22,63 dollars) par le relèvement de l'offre de rachat de son concurrent JetBlue (-0,12%), de 31,50 à 33,50 dollars, ce qui valorise l'entreprise autour de 3,64 milliards de dollars. Les actionnaires devront décider, lors de l'assemblée générale du 30 juin, entre une fusion avec une autre compagnie, Frontier, ou l'acquisition par JetBlue.

Le spécialiste des contrats à signature électronique DocuSign prenait 1,68%, à 61,57 dollars, après l'annonce du départ de son directeur général, Dan Springer.

Soutenu par un relèvement de recommandation des analystes de Credit Suisse, ainsi que par la remontée des cours du pétrole, Exxon Mobil paradait (5,47% à 90,93 dollars) avec, dans son sillage, la plupart des valeurs du secteur, de Chevron (+3,73%) à Marathon Oil (4,76%).

Après une semaine très délicate, qui a vu le bitcoin tomber sous 20.000 dollars samedi, le secteur des cryptomonnaies profitait du petit rebond des devises digitales, à l'instar de Coinbase (+14,28%), Riot Blockhain (+13,98%) ou Block (+5,64%).

tu/lum