un "vol culturel"

WELLINGTON (awp/afp) - Des habitants d'îles du Pacifique se répandent sur les réseaux sociaux pour dénoncer une société américaine qui a breveté le traditionnel "bula", le "bonjour" des îles Fidji, évoquant un "vol culturel".

L'homme d'affaires Ross Kashtan, propriétaire en Floride de trois bars appelés Bula Kafe, Bula on the Beach et Bula Cocoa Beach, a breveté le terme "bula" en début de mois.

"Les restrictions imposées au mot à cause de ce brevet vont à l'encontre de la signification même de +bula+", a posté dimanche le Fidjien Save Gasaiwai sur la page Facebook de Bula on the Beach.

"De surcroît, j'estime que cette débâcle touche à la question plus générale du sentiment du peuple blanc qu'il a des droits sur les cultures indigènes et la façon sélective qu'il a de choisir ce qu'il veut exploiter de notre culture et de notre propriété intellectuelle".

Le mois dernier, le brevetage par une société de Chicago du "bonjour" hawaïen, "aloha", avait fait scandale. La société avait envoyé des lettres de mise en demeure à des restaurants américains utilisant le terme.

Tevita O Ka'ili, professeur d'anthropologie à l'Université Brigham Young de Hawaï, originaire des îles Tonga, a écrit dans une adresse internet aux "populations du Pacifique" qu'elles "assistaient à un schéma clair d'appropriation culturelle".

"Le mois dernier, c'était +aloha+. Ce mois ci, c'est +bula+. Le mois prochain ça sera +talofa+ (Samoa) ou +malo e lelei+ (Tonga)", déclare-t-il.

Josiah Tualamali'i, qui préside une association caritative pour la jeunesse de Nouvelle-Zélande, a appelé les gens à donner de mauvaises évaluations aux bars du délit.

"Je me suis dit, ils ont une note générale de 4,9 alors faisons là baisser un peu", a-t-il déclaré sur Radio New Zealand.

"Nous savons qu'ils nous entendent car ils ont enlevé mon commentaire et d'autres, alors nous les avons touchés, ce qui était le but. Ils essayent de voler quelque chose qui ne leur appartient pas. Cela doit vraiment cesser".

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