21 février (Reuters) - Des milliers de manifestants se sont une nouvelle fois rassemblés dimanche dans plusieurs villes de Birmanie pour s'opposer au coup d'Etat militaire du 1er février, au lendemain d'une journée sanglante au cours de laquelle deux personnes ont été tuées.

Tôt dans la journée de dimanche, un célèbre acteur, recherché pour avoir apporté son soutien aux opposants au coup d'Etat, a été arrêté par la police, a dit son épouse, tandis que Facebook a supprimé la page principale de l'armée birmane, estimant qu'elle enfreignait les règles du réseau social relatives aux incitations à la violence.

L'armée a jusqu'ici été dans l'incapacité de faire cesser les manifestations et une campagne de désobéissance civile contre la junte birmane et l'arrestation de la dirigeante élue Aung San Suu Kyi, en dépit même de promesse d'une nouvelle élection et des avertissements contre la dissidence.

A Rangoun, première ville du pays, des milliers de jeunes se sont rassemblés pour entonner des slogans tandis que des milliers de personnes se sont rassemblées pacifiquement à Mandalay, la seconde ville du pays, où deux manifestants ont été tués.

Dans la ville de Myitkyina, dans le nord du pays, des personnes ont déposé des fleurs en hommage aux manifestants tués.

Le rapporteur spécial des Nations unies pour la Birmanie Tom Andrews s'est dit horrifié.

"Des canons à eau aux balles en caoutchouc, en passant par les gaz lacrymogènes et maintenant des troupes endurcies qui tirent à bout portant sur des manifestants pacifiques. Cette folie doit cesser", a-t-il déclaré sur Twitter.

Les Etats-Unis se sont dit "profondément préoccupés" par les événements tandis que la France, la Grande-Bretagne et Singapour ont condamné les violences de samedi. (Bureaux de Reuters, version française Matthieu Protard)