(Actualisé, éléments supplémentaires)

30 janvier (Reuters) - Facebook a fait part mercredi de chiffres en-deçà des attentes de Wall Street et déclaré que la croissance de son chiffre d'affaires continuerait de ralentir, du fait d'une diminution de ses marges d'exploitation trimestrielles.

Cette annonce a fait plonger de plus de 7% le cours de son titre dans les transactions d'après-Bourse.

Les coûts et les investissements ont bondi de 34% à 12,22 milliards de dollars, une hausse plus de deux fois supérieure aux 14% anticipés par les analystes. Les marges d'exploitation ont chuté à 42% alors qu'elles se situaient à 46% un an auparavant.

La croissance du chiffre d'affaires de Facebook est ressortie à 25%, un plus faible historique, même si elle a battu le consensus qui donnait une hausse de 23%.

S'exprimant lors d'une conférence téléphonique avec des investisseurs, le directeur financier du groupe a déclaré que la croissance continuerait de ralentir au premier trimestre, du fait notamment de l'impact des réglementations mondiales en matière de protection des données des utilisateurs et d'inquiétudes autour des publicités ciblées.

"Nous avons connu à ce jour un impact modeste de ces vents contraires. La majeure partie est à venir", a dit David Wehner.

Facebook est depuis trois ans dans les radars des organismes de régulation mais aussi de ses utilisateurs qui s'intéressent de plus en plus à l'usage qui est fait de leurs données personnelles.

On lui reproche aussi son rôle dans la diffusion d'informations biaisées et d'avoir contribué à fausser certains scrutins, qu'il s'agisse de la présidentielle qui a amené Donald Trump au pouvoir aux Etats-Unis ou du référendum sur le Brexit en Grande-Bretagne.

Malgré tout, l'action de Facebook a progressé de plus de 50% au cours de l'année écoulée.

"Le chiffre d'affaires de Facebook a progressé de 25%, ce qui représente la hausse la plus faible de son histoire. C'est la quatrième fois consécutive que le géant des réseaux sociaux publie une croissance inférieure à 30%", souligne Jesse Cohen, analyste chez Investing.com.

Le groupe a enregistré une hausse de ses utilisateurs quotidiens à 1,66 milliard, contre 1,65 milliard anticipé dans le consensus Refinitiv I/B/E/S.

Les ventes publicitaires ont quant à elles augmenté de 25% à 20,74 milliards, un montant supérieur 20,52 milliards prévus.

Le bénéfice net s'est inscrit à 7,35 milliards, 2,56 dollars par action, au cours des trois mois au 31 décembre, contre 6,88 milliards, 2,38 dollars par titre un an auparavant. Les analystes tablaient sur 2,52 dollars. (Munsif Vengattil à Bangalore et Katie Paul à San Francisco; version française Nicolas Delame, édité par Jean Terzian)