Ajoute réaction du comité de défense de l'hôpital de Senlis

LILLE (awp/afp) - Les urgences de l'hôpital de Senlis (Oise) ont fermé samedi, jusqu'au 2 octobre, les patients étant orientés vers l'hôpital de Creil, a annoncé la direction, les soignants dénonçant une situation chronique de manque de personnel et de saturation des services.

"Dans le but d'assurer les conditions optimales de sécurité pour les patients et les professionnels, les urgences du site de Senlis seront fermées à compter du samedi 31 juillet 2021 8H30 et jusqu'au 2 octobre 2021 8H30 au plus tard" précise la direction de l'hôpital sur le site de l'établissement. Dans un premier temps, elle avait annoncé un fonctionnement réduit pendant l'été.

"La totalité des activités des urgences adultes du GHPSO (Groupe hospitalier public Sud de l'Oise) seront donc regroupées temporairement sur le site de Creil", l'autre site composant ce groupe, situé à 13 km de Senlis, poursuit le communiqué. Les deux hôpitaux avaient fusionné en 2012, donnant naissance au GHPSO.

Selon la direction, "cette organisation territoriale, mise en place en coordination avec les autres établissements du secteur et le SAMU 60, permet de répondre aux besoins des patients 24h/24 et 7j/7 sur le bassin de population couvert par le GHPSO".

Mais pour le Dr Véronique Pruvost Bitar, présidente du Comité de défense de l'hôpital de Senlis, qui réclame "un vrai service d'urgences à Senlis ainsi que le retour de la Réanimation", "tout un bassin de vie de 100.000 habitants se retrouve sans aucun service d'urgence" pour cet été, alors que certains médecins de ville sont en vacances et ne pourront donc pas traiter les urgences.

"Il ne s'agit pas seulement des urgences, il y a aussi des fermetures de lits, par exemple en gériatrie aiguë, alors qu'on est en pleine recrudescence du Covid", s'alarme-t-elle auprès de l'AFP.

Après l'annonce d'un fonctionnement a minima des urgences de Senlis pendant l'été, le collectif "les blouses blanches des urgences de Creil" avait pour sa part mis en garde contre un été "plus désastreux encore que les autres pour les sites d'urgence de Creil et de Senlis".

"Étant déjà surchargé, Creil devra absorber le secteur de Senlis en plus, ce fonctionnement entraînera un allongement du temps pour être soigné, une dégradation de la qualité des soins avec encore plus d'hospitalisations brancards par manque de lits d'aval", s'était-il inquiété.

Rappelant que le service est toujours en grève dans le cadre d'un mouvement national, le collectif souligne qu'"en un peu plus de deux ans, ce sont 8 médecins qui ont quitté le service des urgences", notamment à cause de la dégradation des conditions de travail.

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