New York (awp/afp) - La Bourse de New York a terminé en ordre dispersé lundi, la soudaine montée des taux d'intérêt rendant les investisseurs fébriles et éclipsant encore la perspective d'une solide saison de résultats d'entreprises.

L'indice vedette de la place new-yorkaise, le Dow Jones Industrial Average, a gagné 0,15% à 26.486,78 points.

Le Nasdaq, à forte coloration technologique, a reculé de 0,67% à 7.735,95 points.

L'indice élargi S&P 500 a perdu 0,04% à 2.884,43 points.

La journée étant semi-fériée aux Etats-Unis en raison de la célébration du Colombus Day, les échanges sont restés limités.

Le marché obligataire était fermé mais cela n'a pas empêché les investisseurs de continuer à s'interroger sur la soudaine hausse des taux d'intérêt sur la dette des Etats-Unis observée la semaine dernière.

Le rendement sur la dette des États-Unis à 10 ans est en effet monté à son plus haut niveau depuis 2011, terminant vendredi à près de 3,23%, et celui sur la dette à 30 ans a grimpé à son plus haut niveau depuis 2014.

Même si elle est la conséquence de la bonne santé de l'économie américaine, cette envolée siffle peut-être la fin de partie pour les courtiers de Wall Street qui ont largement profité ces dernières années des taux bas de la Banque centrale américaine (Fed) pour emprunter massivement de l'argent peu cher.

Les rendements plus élevés sur le marché obligataire pourraient aussi inciter certains investisseurs à préférer cette classe d'actifs, jugée moins risquée que le marché des actions.

Certains redoutent aussi de voir la remontée des taux d'intérêt freiner l'appétit des consommateurs et des entreprises pour les emprunts destinés à l'investissement, à l'achat de biens immobiliers ou de consommation.

Faille informatique sur Google +

De façon générale, ce brusque regain de tension du marché obligataire américain "va sans doute peser sur les indices jusqu'à ce qu'on entre vraiment dans la saison des résultats trimestriels avec les chiffres de trois grandes banques JPMorgan Chase, Citigroup et Wells Fargo vendredi", a souligné Peter Cardillo de Spartan Capital Securities.

Selon la société S&P Capital IQ, les entreprises composant le S&P 500 devraient en moyenne faire part d'une hausse sur un an de leur bénéfice ajusté par action de 21,3% au troisième trimestre. C'est un peu moins qu'au deuxième trimestre (+25,2%) mais bien plus que sur l'ensemble de l'année 2017 (+11,9%).

Parmi les valeurs du jour, Alphabet, la maison mère de Google, a reculé de 0,72%. Le groupe a indiqué que son réseau social, Google+, avait été touché par une faille informatique ayant exposé des données personnelles d'un demi-million de comptes.

Netflix, qui a annoncé juste avant la fin de la séance son intention d'investir un milliard de dollars supplémentaires aux Etats-Unis et y créer 1.000 emplois supplémentaires par an dans les dix prochaines années, a perdu 0,64%.

Facebook a cédé 0,05%. Le groupe a annoncé la commercialisation d'écrans connectés qui permettent de passer des appels vidéo via une caméra grand angle et dotée d'intelligence artificielle (IA), une mutation stratégique pour le réseau social en pleine tourmente.

Starbucks a gagné 1,40% après la nomination au poste de directeur financier de Patrick Grismer, qui occupait la même fonction pour la chaîne d'hôtels Hyatt. Il remplacera le 30 novembre Scott Maw, qui part à la retraite.

Tesla, qui avait profité en début de séance d'informations favorables sur la sécurité de son Model 3, a finalement terminé en baisse de 4,35%. Le fabricant de voitures électriques continue de pâtir des doutes sur son controversé patron Elon Musk et David Einhorn, un influent investisseur, a comparé Tesla vendredi à la défunte banque Lehman Brothers.

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