New York (awp/afp) - Wall Street était jeudi en léger recul peu après l'ouverture, pénalisée par la publication de statistiques jugées décevantes en provenance de Chine, susceptibles d'aviver les inquiétudes sur la santé de la deuxième économie mondiale.

Vers 14H45 GMT, l'indice vedette de la Bourse de New York, le Dow Jones Industrial Average, perdait 0,07%, à 25.685,79 points.

L'indice Nasdaq, à forte coloration technologique, se dépréciait de 0,09% à 7.636,50 points et l'indice élargi S&P 500 de 0,07% à 2.809,06 points.

La veille, la Bourse de New York avait terminé la séance en hausse, aidée par des indicateurs américains favorables tandis que les investisseurs reléguaient au second plan les déboires de Boeing: le Dow Jones avait pris 0,58%, le Nasdaq 0,69%, et le S&P 500 0,70%, un niveau inédit cette année.

Sur les deux premiers mois de 2019, la hausse de la production industrielle chinoise s'est tassée à 5,3% sur un an, contre 5,7% en décembre, très en deçà des attentes et à un niveau plus vu depuis 2009 pour cette période.

Dans le même temps, les ventes de détail, baromètre de la consommation dans le pays, ont grimpé de 8,2%, au même rythme qu'en décembre.

Ces statistiques confirment l'essoufflement du géant asiatique à l'heure où Pékin s'efforce à tout prix de relancer l'activité.

"Les investisseurs attendent désormais des données sur l'immobilier (vendredi), susceptibles de montrer un affaiblissement encore plus fort de la demande", a affirmé Chris Low de FTN Financial.

Celles publiées jeudi aux Etats-Unis ont d'ores et déjà été jugées décevantes: les ventes de maisons neuves ont chuté fortement en janvier, contrairement aux attentes des analystes.

Nomination chez Tesla

Egalement sur le front des indicateurs américains, les demandes hebdomadaires d'allocations chômage se sont inscrites en hausse, selon des données publiées par le département du Travail.

Les prix des produits importés ont de leur côté grimpé de 0,6% en février, davantage que les prévisions des analystes. Toutefois, l'évolution des prix est stable lorsque l'on exclut le prix de l'énergie, a signalé Patrick O'Hare de Briefing.

"La chose essentielle à retenir de ce rapport est qu'il ne montre pas de pressions inflationnistes sur une base annuelle", a ajouté M. O'Hare, un élément perçu plutôt positivement par les investisseurs sur le marché des actions.

Le marché demeurait par ailleurs sur ses gardes face aux rumeurs entourant le règlement de la guerre commerciale entre la Chine et les Etats-Unis.

Parmi les valeurs du jour, General Electric, en pleine restructuration, a indiqué jeudi anticiper un bénéfice opérationnel annuel inférieur aux attentes, mais espère une stabilisation de la situation à partir de 2020 et une amélioration en 2021. Le titre bondissait de 3,39%.

Facebook cédait 2,35%. Le géant des réseaux sociaux commençait jeudi à rétablir ses services après avoir subi une panne géante sur son réseau. Le groupe fait également l'objet d'une enquête pénale à New York au sujet de ses partages de données, d'après la presse américaine.

Boeing perdait 0,73%. Les boîtes noires du Boeing 737 MAX qui s'est écrasé dimanche en Ethiopie ont été réceptionnées en France par une agence spécialisée chargée d'en extraire les données pour le compte des enquêteurs éthiopiens, à la suite du crash et de l'immobilisation de tous les avions du même modèle dans le monde. Le cours de l'avionneur a perdu plus de 15% depuis le début du mois.

Tesla engrangeait 0,36%. Le constructeur de véhicules électriques a annoncé la nomination d'un nouveau directeur financier en interne, Zachary Kirkhorn, en remplacement de Deepak Ahuja, qui avait quitté de manière inattendue son poste fin janvier.

Sur le marché obligataire, le taux d'intérêt sur la dette à dix ans évoluait près de son niveau de la veille, à 2,620%, contre 2,621% mercredi soir. Celui sur la dette à 30 ans montait très légèrement, à 3,018%, contre 3,016% à la précédente clôture.

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