Factset est un groupe mondial. La majeure partie du chiffre d’affaires est réalisée en Amérique (65%). La région Europe, Moyn-Orient et Afrique compte pour 25% tandis que l’Asie reste minoritaire avec 10%. La clientèle de Factset est dominée par la gestion institutionnelle (50% des revenus) avec des solutions pour la gestion des portefeuilles, l’exécution des ordres et l’analyse des performances et risques. Aux banques d’investissement (19%), Factset adresse des outils pour l’analyse des marchés, la gestion des relations clients (CRM) et la publication de recherches. L’offre aux gestionnaires de patrimoine et aux banques privées (15%) vise à optimiser le conseil et l’engagement client. Enfin, Factset fournit des données, des API et des services d’identification de titres aux fournisseurs de technologies financières ainsi qu’aux régulateurs.
FactSet génère ses revenus grâce à des abonnements, un modèle courant dans l'industrie des logiciels, qui lui assure une bonne visibilité sur sa croissance future. Cette stabilité repose en partie sur la fidélité de ses clients qui restent généralement chez le même fournisseur en raison des coûts élevés liés à un changement. Aux côtés de S&P Global et Thomson Reuters, FactSet figure parmi les fournisseurs cotés les plus complets du marché. Le groupe bénéficie ainsi d'une position solide, avec un taux de rétention client de 91 % l’an dernier.
Croissance trimestrielle lisse et pérenne (source : Zonebourse)
Dans le domaine de l’IA (un domaine désormais indispensable à toute entreprise technologique), Factset est au goût du jour même si le démarrage a mis un peu de temps. En décembre 2023, le groupe a lancé Factset Mercury, un agent IA conçu pour optimiser la recherche des banquiers juniors. D’autres avancées en la matière permettent à Factset d'être un gagnant des avancées de l’intelligence artificielle.
Factset est une entreprise à la croissance remarquable, on l’a vu plus haut. Sur le cycle 2015-2024, les revenus ont été multipliés par 2,2 fois. Les marges sont élevées. Et les prochains exercices devraient marquer une nouvelle amélioration sur cette métrique. Les free cash flow dépassent aisément les profits comptables (résultat net) : les dépréciations, les amortissements et les investissements de croissance sont très modérés. Ces liquidités sont orientées vers l’investissement (environ 70%) à travers les opérations de croissance externe (40%), la R&D (24%) et des Capex (6%). Le reste est distribué aux actionnaires sous forme de rachats d’actions (17%) et de dividendes (12%).
Le ratio free cash flow conversion (ci-dessous en jaune)

Au niveau du bilan, l’endettement est parfaitement maîtrisé. La dette nette est couverte par un tout petit plus d’une année d’EBITDA.
L’avenir est prometteur. Les prochains exercices devraient marquer une continuité dans ce qu’à connu Factset par le passé. On l’a dit, la croissance est lisse et pérenne. L’ensemble se paye un peu moins de 30 fois les profits pour cette année. La décote par rapport à S&P Global (près de 40 fois les profits) s’explique par la taille (Factset est 6 fois plus petit) et par une diversification plus grande chez S&P Global qui est présent dans les notations de crédit, la fourniture d’indices et une plus grande emprise sur les données.
En conservant une hypothèse de valorisation de 29 fois les profits pour les prochains exercices — ce qui semble cohérent avec la trajectoire des BNA attendue par les analystes — Factset pourrait être une bonne opportunité pour jouer le moyen / long terme.