TOKYO (Reuters) - Fast Retailing, propriétaire de la marque Uniqlo, a relevé jeudi sa prévision de résultat opérationnel annuel après un bond de 23% au premier semestre, tiré par la demande en Chine.

Le groupe japonais de prêt-à-porter figure parmi les plus résistants de son secteur face à la pandémie de coronavirus, grâce à la présence renforcée d'Uniqlo en Chine et au Japon qui a compensé les difficultés observées aux Etats-Unis et en Europe.

"Les ventes et les résultats en Chine ont dépassé nos projections", a commenté le directeur financier Takeshi Okazaki pour la presse à Tokyo. "La rentabilité a augmenté car nous avons été capables de limiter les promotions dans le cadre de nos efforts pour améliorer la valeur de nos produits et notre image de marque."

Fast Retailing gère environ 800 magasins Uniqlo en Chine continentale, soit à peu près autant que sur son marché domestique au Japon.

Lors des six premiers mois de son exercice clos fin février, le résultat opérationnel du groupe a atteint 168 milliards de yens (1,3 milliard d'euros) contre 136,7 milliards un an plus tôt.

Pour l'ensemble de l'exercice, la prévision de résultat opérationnel a été revue à 255 milliards de yens (1,96 milliard d'euros) contre 245 milliards auparavant.

Les analystes attendent en moyenne un résultat opérationnel annuel de 262,9 milliards de yens, selon Refinitiv.

Fast Retailing est toutefois confronté à des difficultés en Birmanie, où le groupe a dû interrompre une partie de sa production en raison de l'instauration de la loi martiale après la prise de pouvoir d'une junte militaire.

Le groupe n'est pas épargné non plus par les critiques en Chine, où plusieurs groupes occidentaux de prêt-à-porter font face à des appels au boycott en raison de leur positionnement sur la situation dans la province du Xinjiang. Cinq ambassadeurs de la marque Fast Retailing en Chine ont démissionné.

Le président fondateur de Fast Retailing, Tadashi Yanai, a expliqué aux journalistes que le groupe était neutre politiquement et n'a pas souhaité commenter les problèmes liés aux soupçons de travail forcé et d'atteinte aux droits de l'homme contre la minorité musulmane ouïghoure au Xinjiang.

(Junko Fujita et Rocky Swift à Tokyo; Blandine Hénault pour la version française, édité par Bertrand Boucey)