PARIS (Reuters) - Les Bourses européennes ont terminé en ordre dispersé mardi et Wall Street reculait à l'approche de la mi-séance face aux incertitudes sur l'économie qu'a notamment alimentées la baisse plus marquée qu'attendu des ventes au détail en juillet aux Etats-Unis.

À Paris, le CAC 40 a perdu 0,28% à 6.819,84 points. Le Footsie britannique a gagné 0,38% et le Dax allemand a cédé 0,02%.

L'indice EuroStoxx 50 a reculé de 0,14% mais le FTSEurofirst 300 a pris 0,14% et le Stoxx 600 0,07%.

La prise de risque est restée limitée avec les inquiétudes persistantes au sujet du variant Delta du coronavirus et son impact sur l'économie, du contrôle qu'entend opérer Pékin sur le secteur technologique chinois ainsi que du risque géopolitique en Afghanistan après la prise de Kaboul par les insurgés taliban.

Les conséquences du chaos en Afghanistan pour le monde développé sont limitées jusqu'à présent, estiment les analystes de Deutsche Bank, ajoutant que le conflit risque de compliquer les efforts du président américain Joe Biden pour faire adopter ses projets économiques.

L'attention se porte désormais sur le compte rendu de la réunion monétaire de juillet de la Réserve fédérale, qui sera publié mercredi. Le président de la Fed de Boston, Eric Rosengren, a déclaré lundi qu'un autre mois de forte hausse des créations d'emplois pourrait satisfaire aux exigences de la banque centrale pour commencer à réduire ses achats mensuels d'actifs.

VALEURS

Le secteur défensif de la santé (+1,03%) a signé la plus forte hausse et, à l'opposé, celui de l'automobile (-1,76%) la plus forte baisse.

A Paris, on retrouve ainsi Sanofi (+1,41%) en tête du CAC 40 et Stellantis (-2,73%) en queue de peloton. Même schéma du côté du SBF 120 avec Sartorius Stedim (+2,76%) en tête de l'indice et Faurecia (-3,55%) dernier du classement.

A Londres, le premier groupe minier mondial BHP a pris 3,40% après avoir annoncé un bénéfice annuel au plus haut depuis près de dix ans et la vente de ses activités dans le pétrole et le gaz à Woodside Petroleum.

Just Eat Takeaway.com a avancé de 2,53% à Amsterdam après avoir publié une perte d'exploitation semestrielle moins lourde qu'attendu.

LES INDICATEURS DU JOUR

La croissance de l'économie de la zone euro a été confirmée à 2,0% au deuxième trimestre par rapport aux trois mois précédents, montrent les statistiques publiées par Eurostat.

Plusieurs indicateurs étaient au programme aux Etats-Unis dont les ventes au détail qui ont reculé de 1,1% le mois dernier alors que le consensus Reuters tablait sur un recul de 0,3% seulement.

"Bien que les ventes au détail n'aient pas évolué comme espéré, la baisse était attendue. De toute évidence, la poussée du variant Delta provoque une certaine angoisse à court terme", a déclaré Mike Loewengart, directeur général de la stratégie d'investissement chez E*TRADE Financial.

L'indice de confiance des professionnels du secteur de l'immobilier a accusé un tassement inattendu en août, à 75 contre 80 en juillet et pour le consensus, soit un plus bas depuis 13 mois en raison de la hausse des coûts de construction et des pénuries dans les approvisionnements.

Malgré la pénurie mondiale de semi-conducteurs, la production industrielle a progressé plus que prévu le mois dernier à la faveur de l'accélération de la production de véhicules.

A WALL STREET

Les trois principaux indices de Wall Street reculaient au moment de la clôture européenne, plombés par la baisse des grands groupes technologiques, la faiblesse des résultats de Home Depot et la mauvaise statistique des ventes au détail.

Le Dow Jones perdait 0,8%, l'indice S&P-500 0,7% et le Nasdaq Composite 0,9%.

Home Depot chutait de 5% après avoir publié un chiffre d'affaires à magasins comparables aux Etats-Unis inférieur aux attentes pour la première fois en deux ans.

TAUX

Le rendement des bons du Trésor américain à 10 ans a effacé ses pertes après la publication des statistiques américaines contrastées.

Il est stable à 1,2567% après avoir atteint un creux de près de deux semaines à 1,217%.

En Europe, le rendement du Bund allemand a suivi le mouvement, pour finir la journée à l'équilibre.

CHANGES

Le dollar grimpe de 0,53% face à un panier de devises de référence et l'euro se rapproche d'un plus bas depuis fin mars, à 1,1715 dollar.

"Le dollar a le vent en poupe alors que les risques mondiaux augmentent (...) avec un trio d'incertitudes liées à la Chine, à l'Afghanistan et au virus. Les ventes au détail américaines ont été largement ignorées car elles n'ont pas modifié de manière significative les perspectives à la hausse des dépenses vu le renforcement du marché du travail", a déclaré Joe Manimbo, analyste senior chez Western Union Business Solutions.

Malgré la baisse du taux de chômage britannique à 4,7% d'avril à juin, au plus bas depuis juin-août 2020, la livre chute de 0,82%, à un creux de trois semaines face au billet vert.

Le dollar néo-zélandais (-1,51%) affiche sa pire performance quotidienne depuis la mi-mai contre le dollar américain, le premier signalement d'un cas de COVID dans le pays en six mois ayant conduit le gouvernement à annoncer un reconfinement, ce qui pourrait compromettre le relèvement attendu des taux d'intérêt de la banque centrale.

PÉTROLE

Les cours du pétrole reculent, pénalisés par la baisse de la demande en Asie, en particulier en Chine. Le baril de Brent perd 0,16% à 69,4 dollars et celui du brut léger américain 0,45% à 66,99 dollars.

(Laetitia Volga, édité par Bertrand Boucey)