PARIS (Reuters) - Faurecia a abaissé lundi pour la deuxième fois cette année ses prévisions financières pour 2021, en raison de la baisse de la production automobile en Europe.

L'équipementier automobile français rencontre aussi des difficultés pour compenser les coûts relatifs aux arrêts et redémarrages de production et est confronté à des coûts exceptionnels liés au lancement difficile d'un programme aux Etats-Unis.

En conséquence, le groupe anticipe désormais des ventes comprises entre 15 milliards et 15,5 milliards d'euros cette année contre environ 15,5 milliards d'euros précédemment.

L'équipementier, qui confirme parallèlement une "forte surperformance organique des ventes, supérieure à +600 points de base", a également révisé en baisse sa marge opérationnelle à environ 5,5% des ventes, contre 6,0% à 6,2% dans ses prévisions précédentes publiées le 23 septembre.

Les prévisions de cash-flow net et de ratio dette nette/Ebitda pour l'exercice ont également été revues, s'établissant désormais respectivement à 300 millions d'euros et environ 1,6x en fin d'année, contre environ 500 millions d'euros et inférieur ou égal à 1,5x en fin d'année dans les précédentes prévisions.

A la Bourse de Paris, l'action Faurecia chutait de 5,80% à 38 euros à 15h08, accusant la plus forte baisse du SBF 120, en hausse de 1,37% au même moment.

"Nous avons eu une tendance positive en novembre", a déclaré le directeur financier, Michel Favre, lors d'une conférence téléphonique. "Mais d'un autre côté (...) nous n'avons aucun indice que nous n'aurons pas quelques fermetures anticipées dans la première semaine de décembre", a-t-il ajouté.

Le risque associé à l'émergence d'un nouveau variant du coronavirus responsable du COVID-19 vient s'ajouter à une situation déjà tendue en raison de la hausse des prix des intrants, qui affecte principalement les semi-conducteurs, et de problèmes continus de fonctionnement dans l'usine du Michigan, aux Etats-Unis, où le groupe a été contraint de réduire la production à 80% des capacités, a précisé le directeur financier.

PAS D'IMPACT SUR L'INTÉGRATION DE HELLA

Interrogé sur les perspectives pour son activité de sièges dans le Michigan, le directeur financier s'est dit optimiste quant à une amélioration l'an prochain.

"Bien sûr, les choses ne changeront pas complètement la nuit du 31 décembre", a-t-il déclaré, prévenant que le groupe accuserait une perte pour cette activité au premier trimestre 2022.

"Le deuxième trimestre sera normalement à l'équilibre et le deuxième semestre sera positif, et l'année entière légèrement positive", a-t-il ajouté.

Michel Favre a assuré par ailleurs que le nouvel avertissement sur résultats n'aurait pas d'impact sur l'intégration du groupe allemand Hella, que Faurecia a racheté cette année pour 6,7 milliards d'euros. L'opération doit être finalisée à la fin du mois de février.

Le dirigeant a reconnu que le premier abaissement des prévisions de Faurecia pour 2021 en septembre n'avait peut-être pas été assez prudent et il a promis que les dernières prévisions étaient "aussi prudentes que possible".

(Reportage Tassilo Hummel, Myriam Rivet et Blandine Hénault pour la version française, édité par Matthieu Protard et Jean-Michel Bélot)