La crise du Covid-19 a amené son lot de perturbations sur le marché du M&A. PSA et Fiat Chrysler (FCA) en sont l’illustration du jour. Les deux constructeurs automobiles ont ainsi modifié les conditions de leur rapprochement. Objectif : renforcer la trésorerie de Stellantis, le groupe qui sera issu de la fusion, tout en maintenant les grands équilibres initiaux. On pourrait également y voir une tentative de répondre à certains observateurs ayant pointé du doigt des conditions initiales plus favorables aux actionnaires de FCA.

Lorsque l'on regarde la réaction boursière de PSA (-2,04% à 15,86 euros), Faurecia (-7,46% à 39,33 euros) et FCA (+5,26% à 10,53 euros), pas sûr que cela soit une complète réussite sur ce dernier point. Dans la perspective de cette fusion, il reste plus attractif d'être actionnaire de FCA que de PSA, estime Invest Securites.

Dans le détail, le dividende exceptionnel à distribuer par FCA à ses actionnaires avant la signature finale est à présent fixé à 2,9 milliards d'euros (contre 5,5 milliards d'euros auparavant), alors que les 46% d'actions détenues par PSA dans Faurecia seront distribuées à l'ensemble des actionnaires de Stellantis, juste après la signature finale et à la suite de l'approbation par le Conseil d'Administration de Stellantis et de ses actionnaires.

En conséquence de ces modifications, les actionnaires respectifs de FCA et de PSA recevront l'équivalent de 23% du capital de Faurecia (capitalisation de 5,867 milliards d'euros à la clôture du marché le 14 Septembre), tandis que leur participation à 50/50 dans Stellantis restera inchangée.

En complément, il a aussi été convenu qu'une distribution de 500 millions d'euros aux actionnaires de chaque entreprise avant la signature finale ou, alternativement, une distribution de 1 milliard d'euros à tous les actionnaires de Stellantis après la signature finale.

En parallèle de ces changements, PSA et FCA ont annoncé une bonne nouvelle : les synergies annuelles récurrentes générées par la création de Stellantis ont été significativement revues à la hausse au-delà de 5 milliards d'euros contre 3,7 milliards d'euros estimés à l'origine.

Le coût ponctuel de mise en œuvre pour atteindre ces synergies a également augmenté de 2,8 milliards d'euros à un niveau proche de 4 milliards d'euros.

Enfin, les deux constructeurs automobiles ont réaffirmé que la mise en œuvre de la fusion est attendue pour la fin du premier trimestre 2021.




Valeurs citées dans l'article : Faurecia SE, Peugeot SA, Fiat Chrysler Automobiles N.V.