Paris (awp/afp) - La Bourse de Paris a connu une nouvelle séance volatile vendredi et a terminé en baisse de 0,85%, plombée par plusieurs résultats d'entreprises et les tensions sur le marché obligataire.

L'indice vedette CAC 40 a reculé de 51,51 points à 6.035,39 points. Il enchaîne toutefois une troisième progression hebdomadaire, de 1,74%, soit un gain de 4,74% en octobre.

La cote Parisienne a ouvert en nette baisse, plombée par des résultats d'entreprises globalement mal accueillis, notamment ceux des poids lourds de l'indice L'Oréal et Kering.

Elle a même creusé ses pertes jusqu'à reculer de plus de 2% peu avant 15H00. Mais en une heure, elle a gagné 100 points pour revenir proche de l'équilibre, avant de céder de nouveau du terrain.

L'instabilité a été accentuée par un effet technique, avec l'arrivée à échéance d'options sur actions et indices et sur des contrats à terme, dans une séance dite "des trois sorcières."

Mais les investisseurs se sont aussi montrés changeant au sujet de leur anticipation de la politique monétaire de la Banque centrale américaine (Fed).

Après plusieurs déclarations de responsables de la Fed jeudi, ils étaient persuadés que l'institution allait continuer de fortement relever son principal taux directeur dans les prochains mois pour ramener l'inflation vers sa cible de 2% au risque de comprimer le crédit et l'activité économique.

Mais l'humeur s'est nettement améliorée après un article du Wall Street Journal affirmant que la Fed allait discuter lors de sa prochaine réunion d'un ralentissement de la hausse de son principal taux directeur.

"La hausse des taux de 0,75 point de pourcentage en novembre", comme lors des dernières séances, "pourrait entraîner une pause ou un ralentissement, à partir de décembre", retient Michael Hewson, analyste de CMC Markets.

Le coût de l'emprunt de l'État français a ainsi atteint un nouveau plus haut en 10 ans en séance, à 3,09%, avant de se replier et de terminer à 2,96%.

Le luxe brille moins

Secteur le plus important dans l'indice, et qui avait porté le CAC 40 après les résultats de LVMH et Hermès, le luxe a cette fois plombé la cote Parisienne.

La dynamique de la division luxe du géant des cosmétiques L'Oréal a inquiété les investisseurs, malgré une croissance du chiffre d'affaires supérieure aux attentes. L'action a chuté de 5,80% à 310,10 euros.

Autre forte baisse, Kering (-3,30% à 454,10 euros) a été pénalisé par sa marque Gucci, selon les analystes d'Oddo BHF.

Pour EssilorLuxottica, c'est la division optique, "qui montre des signes de modération de la croissance dans les principales zones géographiques" selon les analystes de Berstein, qui a pénalisé l'action (-3,46% à 153,45 euros)

Les autres valeurs du luxe ont aussi été entraînées, comme le numéro 1 mondial LVMH (-0,39% à 631,50 euros), ou Hermès (-1,62% à 1.304 euros).

Vivendi plombé par Canal+

Le géant français des médias a enregistré au troisième trimestre une croissance modérée de son activité, mais le chiffre d'affaires du groupe de télévision Canal+, première contribution au chiffre d'affaires de Vivendi, a reculé sur le trimestre de 3% et même de près de 5% à données constantes.

L'action a reculé 2,88% à 7,88 euros. Sa maison mère, le groupe Bolloré a en revanche pris 1,09% à 4,81 euros.

Parmi les autres résultats du jour

Renault (+0,12% à 32,76 euros) a publié un chiffre d'affaires de 9,8 milliards d'euros au troisième trimestre, affichant une hausse de 20,5% si l'on met de côté son retrait de Russie.

Forvia, l'entité qui rassemble les équipementiers automobiles Faurecia et Hella, a publié des chiffres de ventes en forte hausse au troisième trimestre, rebondissant avec la croissance automobile mondiale. L'action Faurecia a cédé 2,64% à 13,29 euros.

Covivio (-0,39% à 50,45 euros), Gecina (-2,75% à 82,05 euros) ou encore Tikehau (-0,41% à 24,30 euros) n'ont également pas progressé après la publication de leurs résultats.

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