Washington (awp/afp) - La profession bancaire américaine veut transformer les organismes de refinancement hypothécaire Fannie Mae et Freddie Mac, conservés sous tutelle de l'état depuis la crise immobilière, en "organismes privés d'utilité publique", selon la Mortgage Bankers Association (MBA).

Ce groupement de prêteurs immobiliers a proposé mardi une ébauche de réforme des deux institutions historiques qui garantissent des milliards de dollars de prêts immobiliers aux Etats-Unis.

Fannie Mae et Freddie Mac, qui ne font pas de crédits mais rachètent aux banques les prêts immobiliers et les garantissent, sont restés sous le contrôle de l'Etat depuis que celui-ci a dû injecter 188 milliards de dollars pour les sauver de la déroute lors de l'éclatement de la bulle immobilière en 2008. Ces organismes titrisent les crédits immobiliers et les revendent aux investisseurs.

Leur réforme complexe constitue un serpent de mer depuis la reprise du marché immobilier. La garantie qu'ils apportent aux prêts permet aux banques d'offrir des crédits à 30 ans, une spécificité du marché américain. Dans le même temps, étant placés sous la tutelle de l'Etat, ils reversent régulièrement de juteux dividendes au Trésor depuis que le marché du logement a retrouvé la croissance.

Le projet de réforme de l'association MBA consiste à transformer Fannie Mae et Freddie Mac en établissements à capitaux privés ce qui permettrait l'entrée sur le marché de garants concurrents.

La garantie de l'Etat serait "explicite" mais porterait uniquement sur les titres mis sur le marché par ces organismes et pas sur les organismes eux-mêmes.

Ils auraient des obligations de service public, comme celles de fournir des prêts immobiliers "abordables" à 30 ans mais leurs bénéfices seraient limités.

Cette réforme des GSE (Government sponsored enterprises) est une priorité de l'administration Trump, a affirmé récemment le futur secrétaire au Trésor Steven Mnuchin, qui n'a toutefois pas été très clair sur ses préférences.

"On a besoin d'une réforme du marché du logement, donc on ne devrait pas laisser Fannie et Freddie en l'état au cours des quatre ou huit prochaines années", a dit cet ancien banquier lors d'une audition au Congrès à la mi-janvier.

La Mortgage Bankers Association entend publier un proposition complète de sa réforme en avril.

afp/rp