Washington (awp/afp) - Dix ans après l'éclatement de la bulle immobilière qui a provoqué la récession de 2009, l'administration Trump s'attaque comme promis à la réforme du refinancement immobilier aux Etats-Unis.

Le Trésor américain a publié jeudi son plan de réformes des groupes parapublics qui sont les clés de voûte du marché hypothécaire américain mais qui ont dû être nationalisés pendant la crise financière.

Deux géants du marché hypothécaire notamment, Fannie Mae et Freddie Mac, refinancent, avec d'autres comme Ginnie Mae, le marché immobilier en titrisant, revendant et en garantissant les crédits immobiliers. Ce système de refinancement des prêts permet notamment d'offrir des crédits immobiliers ultra-longs (30 ans), particularité du marché américain.

Mais ces établissements sont tombés dans le giron de l'Etat fin 2008 lorsqu'ils ont dû être sauvés du marasme de la crise financière aux frais des contribuables au prix de presque 190 milliards de dollars.

Le plan de réforme présenté jeudi mêle réformes administratives et nécessité de changements législatifs par le Congrès.

"Il résout la dernière tâche inachevée après la crise financière, d'une façon qui préserve ce qui marche dans le système actuel mais aussi qui protège le contribuable et réduit l'influence du gouvernement fédéral sur le financement immobilier", écrit le rapport.

Le Trésor ne veut plus de garantie générale implicite de l'Etat -ce qui avait conduit au plan de sauvetage-, mais entend établir une "garantie explicite et déjà budgétée" qui s'exercera sur certaines obligations hypothécaires.

Le plan de réformes "ne comporte pas de risque pour le prêt à 30 ans à taux fixe", a assuré un responsable du Trésor.

L'administration veut aussi capitaliser ces établissements de manière à ce que ce coussin de capitaux puisse être engagé en cas de pertes. Une introduction en Bourse n'est pas exclue, a juste indiqué un représentant du Trésor qui a requis l'anonymat.

"Un système de financement immobilier efficace et productif va aussi contribuer de façon importante à la poursuite de la croissance économique sous ce gouvernement", a assuré le secrétaire au Trésor Steven Mnuchin, un ancien banquier du secteur immobilier qui avait racheté une des premières grosses banques en faillite à cause des "subprimes", ces crédits immobiliers à haut risque.

Le calendrier des réformes qui comptent une cinquantaine de mesures, n'a pas été déterminé, a indiqué le Trésor qui n'entend "pas attendre le Congrès" pour commencer à refonder ce système.

afp/rp