ROME (Reuters) - Fincantieri décidera d'ici la fin décembre s'il maintient son offre de rachat des Chantiers de l'Atlantique, a déclaré son président, sans nécessairement attendre que l'Union européenne se prononce sur la validité de l'opération.

Fincantieri, contrôlé par l'Etat italien, a signé un accord en février 2018 sur le rachat de 50% des parts des Chantiers de l'Atlantique à l'Etat français pour 59,7 million d'euros.

Depuis l'opération est en attente de la décision de la Commission européenne. Celle-ci, qui redoute une réduction de la concurrence sur le marché mondial de la construction navale de croisière, a demandé des documents supplémentaires et suspendu son examen de l'opération.

Fincantieri et les Chantiers de l'Atlantique ont fait valoir qu'il était difficile de fournir les documents demandés alors que l'industrie traverse actuellement une crise profonde née de la pandémie de coronavirus.

"L'accord avec les Français expire le 31 décembre et nous attendons que la Commission européenne prenne une décision d'ici là", a déclaré à Reuters le président de Fincantieri, Giampiero Massolo.

Si ce n'est pas le cas, le groupe italien devra alors décider si le rachat des Chantiers basés à Saint-Nazaire est toujours une bonne opération, a-t-il indiqué, ajoutant qu'aucune concession supplémentaire ne pouvait être offerte compte tenu des conditions du marché.

Giampiero Massolo a par ailleurs exhorté les autorités européennes à ne pas provoquer l'effondrement d'un accord qui a été scellé par les deux gouvernements en 2017.

"Trois années se sont écoulées et la Commission européenne porte désormais la responsabilité", a-t-il dit.

L'Italie considère l'accord comme une opportunité de créer un champion européen dans le secteur de la construction navale, susceptible de concurrencer ses rivaux asiatiques.

(Giselda Vagnoni; version française Charles Regnier, édité par Blandine Hénault)