Le secteur bancaire américain reste sous forte pression à la veille du week-end, First Republic Bank en tête. Après avoir rebondi d’un peu plus de 9% hier, l’établissement américain décroche de 25,27% aujourd’hui à 25,61 dollars. Il s’apprête pourtant à recevoir 30 milliards de dollars de la part de la fine fleur du secteur bancaire. L’objectif de ces dépôts est d’empêcher le risque de contagion après plusieurs faillites, dont celle de Silicon Valley Bank. En Europe aussi, les banques chutent de nouveau, en particulier Credit Suisse qui perd 10%.

" Nous avons du mal à imaginer un scénario réaliste dans lequel il y aurait une valeur résiduelle pour les détenteurs d'actions ordinaires de First Republic ", prévient le bureau d'études Wedbush, cité par Bloomberg. L'analyste a abaissé sa recommandation à " Neutre ".

L'économiste David Rosenberg recommande pour enrayer une telle crise de trouver des acheteurs, pas des déposants. " First Republic a besoin d'une véritable injection de capital " a-t-il ajouté.

" Nous pensons que tous les éléments suivants sont nécessaires pour soutenir plus fermement les actions des banques : des résolutions à long terme pour les banques mondiales et américaines jugées vulnérables, un week-end calme sans faillite bancaire et une Fed potentiellement 'dovish' la semaine prochaine ", explique UBS.

Parmi les 11 banques qui déposeront 30 milliards de dollars chez First Republic Bank figurent Bank of America, Citigroup, JPMorgan Chase, Wells Fargo, Goldman Sachs, Morgan Stanley et Bank of New York Mellon. L'ensemble de ces banques recule nettement aujourd'hui. Ces dépôts auront une durée initiale de 120 jours.

First Republic Bank dispose d'environ 34 milliards de dollars de cash, sans compter ces dépôts. Du 10 au 15 mars 2023, ses emprunts auprès de la Fed ont varié de 20 à 109 milliards de dollars à un taux au jour le jour de 4,75 %.

Les dépôts assurés entre la clôture du 8 mars 2023 et la clôture du 15 mars 2023 sont restés stables. Elle a précise que les sorties de dépôts quotidiens ont considérablement ralenti. Les grandes banques américaines, jugées plus sûres que les établissements de petite taille, ont reçu un afflux de milliards de dépôts de la part de prêteurs de taille moyenne, dont First Republic, au cours de ces derniers jours, à la suite de la chute de la Silicon Valley Bank.

" La Banque se concentre sur la réduction de ses emprunts et sur l'évaluation de la composition et de la taille de son bilan à l'avenir. Dans cette optique et en cette période de reprise, le conseil d'administration de la Banque a décidé de suspendre le dividende de ses actions ordinaires " a indiqué First Republic Bank.