Alphavalue - Il faut avoir le cœur bien accroché pour se focaliser totalement sur un marché étroit : FLSmidth contrôle 36% du marché des fours à ciment mais a connu une réduction de 50% de la production entre 2008 et 2010. Comme conséquence de l’écroulement de ses prises de commandes en 2009 à 13MdsDKK contre 30MdsDKK une année plus tôt, les livraisons pour 2011 devraient être étales par rapport à 2010 (l’équivalent de 65Mt de capacité de production, avec environ un tiers à destination de l’Inde ce qui illustre simplement les risques de cette industrie). Les prises de commandes en 2010 sont revenues à 21MdsDKK et 2011 devrait atteindre les 24MdsDKK. De sorte qu’en 2012, les choses seront revenues à la normale. Le groupe a fait des progrès remarquables dans l’exécution de ses projets conduisant à une solide marge d’EBIT pour 2010 (9,9%) en dépit d’un impact des volumes négatif important.

La dimension surprenante vient de l’autre moitié de l’activité de FLSmidth : la fourniture d’équipement pour les industries d’extraction (principalement l’industrie minière). Le groupe anticipe une poursuite des commandes basées sur un cycle de dépenses d’investissement puissant dans l’industrie minière, elle-même tirée par la soif de matières premières des pays émergents. Ce serait une bonne nouvelle mais les prix des matières premières brutes atteignant des sommets pourraient suggérer un scénario plus prudent. L’appétit des marchés émergents pour des matières premières toujours plus chères ne peut pas durer éternellement, puisque une montée de l’inflation conduit les taux à se durcir et à revoir à la baisse les perspectives de croissance. Au contraire, l’impact négatif à court terme des troubles aux Moyen-Orient sur les activités pourrait continuer plus longtemps que prévu.

Dans tous les cas, le groupe peut s’appuyer sur un solide bilan – une trésorerie nette positive aidée par les avances des clients dépassant les 1,3MdsDKK à la fin de l’exercice 2010 – pour reprendre les acquisitions, une forme de croissance partie intégrante de ses succès passés. Les multiples de valorisations semblent raisonnables par rapport aux pairs du secteur de l’ingénierie lourde (12,5x l’EPS 2012, 7,5x pour l’EV/EBITDA) mais sont calculés sur la base d’un momentum positif pour les marges. La récente faiblesse du cours l’a rendu de nouveau attractive, à condition que les craintes quant à une croissance des zones émergentes disparaissent.