La production a été interrompue à la raffinerie de Gonfreville de TotalEnergies et à la raffinerie de Port Jerome-Gravenchon d'Esso, filiale d'Exxon Mobil, en raison des grèves, tandis que deux autres raffineries fonctionnent à capacité réduite et que deux autres sont à l'arrêt pour cause de réparation.

Un porte-parole de Petroineos, qui exploite la septième raffinerie française à Lavera, a déclaré ne pas savoir si la production était disruptive sur son site.

Cette action s'inscrit dans le cadre d'un mouvement national contre les modifications du système de retraite défendues par le président Emmanuel Macron, qui prévoient notamment d'augmenter de deux ans l'âge de départ à la retraite pour le porter à 64 ans.

La semaine dernière, des centaines de milliers de manifestants en colère - dont plusieurs syndicats - ont envahi les rues pour protester contre le plan qui, selon eux, leur est imposé par le gouvernement.

Les raffineries de Gonfreville et de Port-Jérôme, situées dans le nord de la France, peuvent toutes deux produire environ 240 000 barils par jour (bpj), ce qui en fait les plus grandes du pays, et approvisionnent la région Île-de-France, où se trouve la capitale, Paris.

La raffinerie de Gonfreville produit le kérosène utilisé par les aéroports locaux, qui ont connu des difficultés ces dernières semaines en raison d'un manque d'approvisionnement.

La direction générale de l'aviation civile a indiqué dans un message sur Twitter que le trafic aérien serait disruptif à partir de lundi et jusqu'à jeudi en début de journée dans les aéroports de Paris Orly, Marseille, Bordeaux et Toulouse.

Un porte-parole d'Esso a déclaré vendredi que la société avait été contrainte d'arrêter la production à sa raffinerie de Port Jérôme à la suite du blocage complet des livraisons de brut en provenance du terminal du Havre, qui a débuté le 20 mars.

La raffinerie devrait reprendre sa production dès que les livraisons en provenance du Havre auront repris et que la grève aura cessé. Toutefois, le redémarrage de la raffinerie du port de Jérôme prendra plusieurs semaines, ont-ils ajouté.

Un porte-parole du syndicat CGT, qui représente les travailleurs de plusieurs raffineries, a déclaré que la grève avait été reconduite sur les sites d'Esso à Fos et à Port-Jérôme jusqu'à mercredi, et que les livraisons de la raffinerie de Fos avaient été bloquées et la production réduite.

La force majeure a été déclarée au terminal méthanier de Dunkerque, qui devrait connaître de nouvelles disruptives de mardi matin à mercredi matin, la capacité de livraison ayant été réduite à 70 gigawattheures par jour (GWh/j), a indiqué l'opérateur Fluxys.

La durée de la grève sera décidée demain, a déclaré à Reuters Frédéric Ben, représentant de la CGT.

Les trois autres terminaux méthaniers français exploités par Elengy, filiale d'Engie, sont bloqués par la grève depuis le 7 mars.