MELBOURNE, 24 novembre (Reuters) - L'Australie va mettre
en place un nouveau cadre légal pour protéger l'héritage
culturel aborigène, après une révision des normes minières à la
suite de la destruction par Rio Tinto d'un site
préhistorique aborigène pour étendre ses mines de minerai de
fer, a annoncé jeudi la ministre australienne de
l'Environnement.
Le gouvernement a accepté sept des huit recommandations
formulées à l'issue de l'enquête pourtant sur la destruction de
la grotte de Juukan Gorge, située en Australie-Occidentale, un
site historiquement et culturellement important, a dit Tanya
Plibersek au Parlement.
"Il ne s'agissait pas d'une erreur isolée, ou d'un exemple
d'une entreprise malhonnête. Ce qui est clair, c'est que notre
système ne marche pas", a-t-elle ajouté, indiquant qu'en vertu
des lois en vigueur, la destruction du site était légale.
La destruction des grottes avait provoqué un certain émoi en
Australie, et forcé le président de Rio Tinto à se retirer et
plusieurs dirigeants du groupe minier à démissionner.
La grotte de Juukan Gorge était un site aborigène sacré.
Elle présentait des signes d'occupation humaine datant de 46.000
ans.
Les propriétaires traditionnels du site, les communautés
Puutu Kunti Kurrama et Pinikura, ont fait part de leur colère et
de leur déception, expliquant qu'ils n'avaient pas été consultés
par le gouvernement australien avant que ce dernier ne rende sa
décision.
"Tout cela a commencé avec la destruction de notre héritage
culturel, tout le monde passe son temps à nous dire combien ils
sont désolés, mais seuls les actes comptent", ont indiqué les
communautés dans un communiqué.
"Nous avons fait l'expérience de la désolation et nous
savons ce qui doit être fait", était-il ajouté.
(Reportage Melanie Burton; version française Camille Raynaud)