WASHINGTON, 20 décembre (Reuters) - Matthew Whitaker, choisi par Donald Trump pour remplacer Jeff Sessions au poste d'Attorney General (ministre de la Justice), ne se récusera pas dans l'enquête sur l'ingérence présumée de la Russie dans l'élection présidentielle de 2016, comme l'y ont pourtant invité les experts du ministère en matière d'éthique, a-t-on appris jeudi de source au département de la Justice.

Les experts ont estimé que les critiques publiques formulées par Matthew Whitaker contre le procureur spécial Robert Mueller avant sa prise de fonction ne lui permettaient pas de superviser sereinement l'enquête, a précisé la source.

Matthew Whitaker, qui était directeur de cabinet de Jeff Sessions jusqu'à sa mise à l'écart après les élections de mi-mandat, a repris la supervision de l'enquête russe qui était placée jusqu'alors sous l'autorité de Rod Rosenstein, le numéro deux du département de la Justice.

Devant l'émotion suscitée par sa nomination, il avait fait savoir le mois dernier qu'il consulterait les experts en matière d'éthique du ministère - ce qu'il a fait sans tenir compte de leur avis, selon la source.

Whitaker considère comme Trump que l'enquête menée par le procureur Mueller sur une possible collusion entre l'équipe de campagne de Trump et la Russie est une "chasse aux sorcières".

Le président américain a demandé à de multiples reprises qu'il y soit mis fin. Le mois dernier, il a déclaré à Fox News qu'il "ne s'opposerait pas" à ce que Whitaker en réduise le champ.

(Mark Hosenball Tangi Salaün pour le service français)