WASHINGTON, 13 juin (Reuters) - Donald Trump a annoncé vendredi qu'il allait décaler d'une journée le meeting de campagne initialement programmé le 19 juin à Tulsa, en Oklahoma, par respect pour les commémorations prévues à cette date pour l'anniversaire de la libération des derniers esclaves afro-américains dans le pays, le 19 juin 1865.

Sur fond de mouvement de contestation contre les discriminations raciales et les violences policières aux Etats-Unis après la mort de George Floyd, des voix se sont élevées pour dénoncer le choix du président américain de reprendre ses meetings électoraux le 19 juin, après une pause de trois mois du fait de l'épidémie de coronavirus, et qui plus est à Tulsa.

Tulsa fût le théâtre, en 1921, d'attaques perpétrées par les habitants blancs de la ville contre des habitants noirs et les commerces que ceux-ci détenaient - un événement connu sous le nom de "massacre racial de Tulsa".

"Nombre de mes amis et partisans afro-américains m'ont contacté pour nous suggérer d'envisager de changer la date par respect pour cette fête", a écrit Donald Trump sur Twitter en fin de soirée. "J'ai donc décidé de déplacer notre rassemblement au samedi 20 juin pour honorer leur demande".

Dans un entretien à la chaîne Fox News réalisé jeudi et diffusé plus tôt dans la journée, l'actuel locataire républicain de la Maison blanche, qui affrontera le démocrate Joe Biden lors du scrutin de novembre, avait défendu le choix du 19 juin. "Considérez cela comme une célébration", avait-il déclaré.

"Ce n'est pas seulement un clin d'oeil aux suprémacistes blancs - il leur organise une fête de retour à la maison", avait réagi la sénatrice de Californie, Kamala Harris, ex-candidate à l'investiture démocrate et qui pourrait être choisie par Joe Biden comme potentielle vice-présidente des Etats-Unis. (Doina Chiacu et Lisa Lambert, avec Rich McKay; version française Jean Terzian)