9 mai (Reuters) - Le groupe minier américain Freeport-McMoRan va vendre au chinois China Molybdenum (CMOC), pour 2,65 milliards de dollars (2,32 milliards d'euros) en numéraire, sa participation majoritaire dans la mine de cuivre et de cobalt de Tenke en République démocratique du Congo (RDC).

Après avoir pris 74% depuis le début de l'année, le titre chute à Wall Street, comme tout le secteur minier mondial en raison des inquiétudes relatives à la croissance en Chine, mais son plongeon de 9,15% à 10,71 dollars vers 15h30 GMT lui fait subir la plus forte baisse de l'indice Standard & Poor's-500 .

Il s'agit de la plus importante transaction dans le secteur du cuivre depuis la vente par Glencore de sa mine de Las Bambas au Pérou pour 6 milliards de dollars en 2014.

Elle est annoncée trois jours après le feu vert donné par Rio Tinto aux travaux de mise en exploitation, pour 5,3 milliards de dollars (4,6 milliards d'euros), de la mine d'Oyu Tolgoi en Mongolie.

Même si le cours du cuivre évolue à des plus bas de sept ans en raison d'un excès d'offre, cette activité peut être interprétée comme le signe que certains commencent à parier sur un retournement du cycle des matières premières alors que des producteurs, comme Freeport, sabrent dans leurs dépenses et cèdent des actifs pour réduire leur endettement.

Depuis le début de l'année, Freeport, plus grand producteur de cuivre coté au monde, a vendu pour environ 4 milliards de dollars d'actifs alors que sa dette s'élève à près de 21 milliards de dollars.

La Chine, à l'inverse, multiplie les acquisitions à travers le monde dans les matières premières pour alimenter ses usines.

La mine de Tenke Fungurume, au Katanga, dans le sud de la RDC, est l'un des plus grands gisements de cuivre au monde. L'extraction y a débuté en 2009 et elle est détenue à 56% par Freeport, via la participation de 70% de ce dernier dans une holding basée aux Bermudes.

Il s'agit de la deuxième acquisition de taille en deux semaines pour China Molybdenum, qui a accepté fin avril de racheter à Anglo American ses activités dans le niobium et les phosphates au Brésil pour 1,5 milliard de dollars. (Anet Josline Pinto et Denny Thomas; Bertrand Boucey pour le service français)