C’est le deuxième trimestre consécutif de recul pour FTI. Une telle séquence n’était plus arrivée depuis 2016 ; à l’époque, elle avait duré un an. Faut-il y voir le signe que l’exercice 2025 sera le second en — léger — repli en vingt ans pour FTI ?
Un début de récession bien réel, des difficultés pour le secteur du private equity après un — trop ? — long cycle d’euphorie et un exode de talents pourraient le laisser craindre. On rappellera cependant que c’est dans ces contextes que FTI — un spécialiste des réorganisations post-banqueroutes — trouve justement du travail.
Il en faudra en tout cas davantage pour perturber son président Steven Gunby. Durant le mandat de l’intéressé, arrivé aux commandes en 2014, FTI a doublé son chiffre d’affaires et quadruplé son profit, tout en réduisant son nombre de titres en circulation d’un sixième ; si bien qu’en réalité le profit par action a quintuplé sur la période, de $1.6 à $8.
FTI a par ailleurs été un acheteur bien avisé de ses propres titres. Les rachats ont été constants mais soutenus en 2017 — lorsque la firme traversait une semblable période de creux, comme indiqué plus haut — et en 2020, durant la pandémie. En parallèle, FTI s’est complètement désendetté sous la direction de Gunby.
Une particularité de la firme basée à Washington par rapport aux acteurs du conseil a été de miser sur la croissance organique plutôt que sur les acquisitions. A cet égard, outre la partie allouée au désendettement, la totalité des profits réalisés sur le cycle 2015-2024 ont été orientés vers les rachats d’actions — effectués à un cours moyen de $85.
Le récent ajustement de la valorisation boursière de FTI, en plus de refléter une conjoncture passablement délicate dans les métiers du conseil, représente en réalité davantage un retour à la moyenne qu’une réelle correction. En témoigne un multiple de profit qui évolue actuellement sur sa moyenne à dix ans, redescendu sur ce niveau après une période d’emballement.
FTI annonçait vendredi autoriser un nouveau plan de rachats d'actions de $400 millions, ce qui porte le total du programme autorisé à $1.7 milliard depuis son début en 2016, soit presque le tiers de la capitalisation boursière actuelle de la firme.