Tokyo (awp/afp) - Le premier laboratoire pharmaceutique japonais, Takeda, a créé la surprise mardi en annonçant s'attendre à finir nettement dans le rouge l'exercice débuté en avril en raison des frais occasionnés par le rachat de l'irlandais Shire.

Le groupe pense enregistrer en 2019/20 une perte nette de 383 milliards de yens (3 milliards d'euros) et un déficit d'exploitation de 193 milliards de yens, sur des ventes qui devraient pourtant bondir de 57% sur un an à 3.300 milliards de yens grâce à l'apport du chiffre d'affaires de Shire.

"Le plan d'intégration de Takeda et Shire se poursuit comme prévu", avec la cession d'activités jugées non stratégiques et la recherche de synergies, a déclaré le patron de l'ensemble, le Français Christophe Weber, cité dans un communiqué.

Il espère à présent économiser l'équivalent de 2 milliards de dollars par an à compter de 2021 au plus tard, plus que prévu initialement, mais, dans un premier temps le groupe doit supporter une perte exceptionnelle de quelque 3 milliards de dollars, une information à laquelle les analystes ne s'attendaient pas.

Lors d'une présentation, M. Weber, qui est en train de transformer totalement Takeda, non seulement par le rachat de Shire mais aussi par un tri dans ses divisions, s'est dit serein, assurant que les frais liés à l'acquisition du laboratoire irlandais correspondaient à ce qui était attendu.

Compte tenu de l'ampleur des pertes d'exploitation et nette pressenties, l'action Takeda risque cependant une sévère chute mercredi matin à la Bourse de Tokyo.

Hormis ces frais exceptionnels, le groupe assure qu'il est en forme.

Pour l'exercice terminé en avril, il a vu son chiffre d'affaires augmenter de 18,5% à 2.097 milliards de yens grâce à l'apport de Shire sur le dernier trimestre. Son bénéfice d'exploitation a en revanche cédé 15% à 205 milliards en raison de frais exceptionnels de 60 milliards liés à Shire.

Quant à son bénéfice net, il a perdu 42% sur un an, non seulement du fait des charges exceptionnelles mais aussi d'une base de comparaison défavorable puisque le groupe avait encaissé plus de 100 milliards de yens l'an passé via la cession de sa filiale chimique historique Wako Pure Chemical, reprise par le spécialiste de l'imagerie Fujifilm, diversifié dans la santé.

Takeda insiste sur les performances des quatre piliers que le patron dit s'employer à renforcer: les traitements du système digestif, avec le médicament vedette Entyvio, contre la maladie de Crohn; l'oncologie; les maladies neurologiques et, dans une moindre mesure les activités dans les pays émergents.

Takeda espère que ces points forts vont lui permettre de compenser cette année la perte d'exclusivité sur plusieurs médicaments.

afp/jh