Comme bien d'autres bureaux d'études, Natixis a confirmé ce matin sa préconisation d'acheter l'action Gameloft, bien que l'éditeur de jeux fasse l'objet d'une OPA a priori hostile de Vivendi à 6 euros par action. Le bureau d'études estime 'possible que Vivendi remonte marginalement son offre'. Et ce bien que l'objectif de cours associé au conseil, 6,4 euros, soit déjà atteint.

A la Bourse de Paris, l'action Gameloft s'envole de 17,7% à 6,5 euros et tient ainsi la tête des hausses de l'indice CAC All-Tradable, qui a remplacé - en étant plus large encore - l'ex-SBF 250.

En effet, Vivendi a annoncé hier soir avoir dépassé le seuil des 30% au capital de Gameloft, ce qui selon le droit boursier français implique de lancer une OPA sur le solde du capital. Vivendi s'y est résolu en annonçant une offre à 6 euros par action, soit une prime inférieure à 10% par rapport au cours coté de la veille au soir. Ce qui valorise la société 512 millions d'euros. Vivendi a fixé le seuil de caducité de l'offre à au moins 50%, en tenant compte de l'autodédention de Gameloft.

Le conseil d'administration de Gameloft, où s'illustre la famille Guillemot, se réunira la semaine prochaine, mais on peut présumer que sa réaction sera hostile à Vivendi, dont Vincent Bolloré est le président du conseil de surveillance. Ce faisant, l'OPA ne serait donc pas recommandée, au contraire, aux actionnaires par la direction de Gameloft.

Cependant, Natixis se veut prudent en la matière, non seulement par le conseil d'administration de Gameloft ne s'est pas encore réuni, mais aussi car Vivendi qualifie son opération de 'non sollicitée, mais amicale'.

Afin de l'emporter, Vivendi pourrait être contraint de relever le prix de son offre, du moins 'marginalement'. C'est ce que suggère le cours actuel de l'action Gameloft. Aux côtés des Guillemot, forts de 19% du capital et d'environ 27% des droits de vote, quatre fonds d'investissements concentrent environ 30% des parts. Si la direction se montrait hostile et que ces investisseurs se ralliaient à elle, cela pourrait inciter Vivendi à proposer davantage que 6 euros.

Avant de passer à autre chose : à la tête de près de 15% des actions d'Ubisoft, autre éditeur de jeux lié à la famille Guillemot, Vivendi pourrait faire de ce groupe d'une taille autrement plus imposante (Ubisoft capitalise 2,6 milliards d'euros) sa prochaine cible. D'autant que le holding peut se prévaloir d'une position de trésorerie nette de 6 milliards d'euros. A suivre.


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