Fin de partie pour les Guillemot chez Gameloft ? Malgré le dernières acquisitions de titres de la famille, c'est en substance l'avis des analystes de Natixis, qui estiment que Vivendi ne relèvera plus son offre sur l'éditeur de jeux vidéo mobiles. Et qu'aucun 'chevalier blanc' ne semble devoir se manifester. Le bureau d'études n'est donc plus d'avis d'acheter l'action Gameloft, mais d'apporter à l'OPA que devrait lancer Vivendi à 7,20 euros par action.

A la Bourse de Paris cependant, l'action Gameloft gagne encore 1,2% à 7,57 euros, soit un peu plus de 5% au-dessus du niveau de la deuxième offre de Vivendi.

Un avis publié hier par l'Autorité des marchés financiers a indiqué que le concert familial des Guillemot avait encore renforcé sa position chez Gameloft, à 21,23% du capital et 29,26% des droits de vote. Rappelons la réglementation boursière française impose de lancer une OPA dès lors que le seuil des 30% est franchi à la hausse, qu'il s'agisse du capital ou des droits de vote.

Selon Natixis, les Guillemot viennent donc d'acquérir environ 120.000 actions Gameloft supplémentaires à un prix unitaire de l'ordre de 7,50 euros. Comme en témoigne le cours actuel, nombre d'investisseurs parient donc un refus par les Guillemot de l'offre que Vivendi a 'amélioré' de 6 à 7,20 euros, et anticipent un nouveau relèvement.

Une hypothèse que Natixis juge 'improbable' : Vivendi détient déjà plus de 30% de Gameloft, ce qui en fait son premier actionnaire. En tenant compte des fonds d'investissements de Fidelity (10% des parts environ), Allianz GI (6%), Amber Capital (5%) DNB (5%), le flottant 'réel' de Gameloft est donc réduit à 23% environ.

Natixis pense que l'un ou plusieurs desdits fonds apporteront leurs titres à Vivendi, ce qui suffirait à ce que dernier prenne le contrôle de Gameloft. Vivendi a en effet conditionné le succès de son OPA à l'atteinte des 50%. Puis le conglomérat dont Vincent Bolloré est le premier actionnaire pourrait fort bien en rester là. Il aurait par exemple les moyens d'empêcher le versement d'un éventuel dividende 'pendant plusieurs années' (Gameloft n'en versait pas dernièrement), laissant les Guillemot dans une inconfortable situation d'actionnaire minoritaire.

Quid d'un éventuel 'chevalier blanc' ? “Le seul scénario favorable serait une contre-offre supérieure par un autre acteur, mais nous n'identifions pas d'acteur industriel susceptible de jouer ce rôle”, termine Natixis.


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