Gap plonge de 13% et signe la plus forte baisse du S&P 500. Les investisseurs sanctionnent lourdement une publication de résultats trimestriels inférieurs aux attentes en raison de la contreperformance de la marque-phare du groupe, Gap Global. Rétrospectivement, les craintes exprimées par les analystes suite à la démission, le 20 février, du patron de la marque Gap Global semblent se matérialiser... KeyBanc y voyait le signe de grosses difficultés pour Gap Global et soulignait qu'il était nécessaire de relancer sa dynamique pour soutenir les résultats de l'ensemble du groupe et l'action Gap.

Au premier trimestre clos début mai, Gap Global a donc fait défaut et plombé l'ensemble des résultats du groupe. La marque a vu ses ventes reculer de 4% en comparable alors que les analystes espéraient une baisse limitée de 0,2%. De plus, cette marque a fait l'objet de ristournes importantes pour tenter de réduire les stocks, entrainant une baisse de 120 points de base du groupe Gap. Les analystes y voient la principale cause de la contreperformance du groupe au niveau de son bénéfice par action : il est ressorti à 42 cents contre 44 attendus par le consensus. De plus, les ventes en comparable de Gap ont augmenté de 1% contre un consensus de 1,7%.

Plus inquiétant, Morgan Stanley souligne que cette performance peu brillante a été enregistrée en dépit d'une base de comparaison favorable. Autant dire que Gap Global risque de connaitre encore des trimestres de turbulences alors que la base de comparaison va se durcir. Ainsi, le bureau d'études maintient sa prévision d'une stagnation des ventes de l'ensemble du groupe Gap sur l'exercice soit dans le bas de la fourchette réaffirmée par le groupe (stable ou en légère hausse).

Credit Suisse n'est pas plus optimiste qui a maintenu son opinion Neutre et abaissé son objectif de cours de 35 à 33 dollars sur Gap. Les difficultés enregistrées par Gap Global fait craindre une révision à la baisse de la prévision annuelle de bénéfice par action. Cette estimation dépend trop d'une stabilité au second semestre dont il n'est pas sûr qu'elle se matérialise compte tenu du manque de visibilité dans le secteur, prévient l'analyste.

Ces commentaires suggèrent donc que les brokers ne croient pas du tout à un phénomène de compensation : les contreperformances de Gap Global pourraient être compensées par l'amélioration des résultats des deux autres marques du groupe, Old Navy et Banana Republic. Ces dernières ont plutôt agréablement surpris au premier trimestre. Mais visiblement, les investisseurs ne croient pas, eux non plus, aux miracles...