Bruxelles (awp/afp) - Le gazier public polonais PGNiG s'est alarmé vendredi de voir Gazprom échapper à une amende de Bruxelles, qui enquête depuis sept ans contre le géant russe pour abus de position dominante dans huit pays de l'UE.

"Ne laissez pas Gazprom s'en tirer après avoir abusé du marché. La Commission européenne est en train de laisser le géant russe s'échapper sans amende", écrit le patron de PGNiG Piotr Wozniak, dans une tribune parue vendredi sur le site européen de Politico.

M. Wozniak se dit "déçu et embarrassé" après avoir vu une version confidentielle d'un document de la Commission, selon lequel l'exécutif européen serait "sur le point de n'imposer aucune amende à Gazprom".

Après être passée à l'offensive en avril 2015 en accusant Gazprom d'abus de position dominante sur plusieurs marchés en Europe centrale et orientale, la Commission, gardienne de la concurrence dans l'UE, s'était dite satisfaite en mars 2017 des engagements proposés par Gazprom, contrôlé par l'Etat russe.

Elle avait alors invité tous les clients de Gazprom et toutes les parties prenantes dans cette affaire à se prononcer sur ces engagements. Elle était ensuite revenue vers le gazier russe pour qu'il dissipe les derniers problèmes soulevés.

Selon une source proche du dossier, l'exécutif européen et Gazprom seraient effectivement proches d'annoncer un accord à l'amiable.

Comparant l'attitude de la Commission européenne face aux géants américains, comme Apple et Google, sanctionnés financièrement par Bruxelles, le CEO de PGNiG s'insurge sur le traitement de Gazprom par la Commission qui a opté pour le "pardon".

"Je n'envie pas la pression politique endurée par la commissaire européenne à la Concurrence, Margrethe Vestager, de la part de pays membres et de commissaires qui ont opté pour un compromis avec Gazprom", écrit-il.

Questionné par l'AFP sur cette tribune, un porte-parole de la Commission, Ricardo Cardoso, a simplement assuré que "l'enquête antitrust sur Gazprom continue".

afp/rp