PÉKIN (awp/afp) - Plusieurs banques publiques chinoises limitent le financement d'achats de matières premières en Russie par crainte de sanctions occidentales sur fond de guerre en Ukraine, affirme samedi l'agence Bloomberg.

La Chine et la Russie ont considérablement renforcé leurs liens depuis l'annexion en 2014 de la Crimée par Moscou et les sanctions occidentales qui avaient suivi.

Pour les besoins de sa croissance, le géant asiatique a également accru ses achats de matières premières en Russie. Environ 30% du gaz et du pétrole russes sont désormais vendus en Chine.

Dans un contexte de guerre en Ukraine, au moins deux des plus importantes banques publiques de Chine, ICBC et Bank of China, restreignent les financements pour l'achat de matières premières russes, rapporte samedi Bloomberg.

La décision a été prise par crainte de sanctions des Etats-Unis et de leurs alliés dans ce qui pourrait être perçu comme un soutien à Moscou pour son invasion de l'Ukraine, précise l'agence américaine citant des sources non identifiées.

Bloomberg indique que cette décision n'est peut-être que temporaire.

ICBC est la plus grosse banque du monde en termes d'actifs, tandis que Bank of China est la première banque commerciale du pays pour les échanges de devises.

Des sanctions américaines pourraient potentiellement les priver d'accès au dollar.

L'invasion de l'Ukraine déclenchée jeudi par le président russe Vladimir Poutine a suscité une vague d'annonces de sanctions internationales contre Moscou, principalement de la part des pays occidentaux.

Les Etats-Unis ont entre autres sanctionné le géant russe de l'énergie Gazprom et d'autres grandes entreprises du pays. Ces groupes ne pourront plus lever d'argent sur les marchés financiers occidentaux.

La Chine est sur une ligne de crête diplomatique sur le dossier ukrainien.

Elle ne souhaite pas s'opposer frontalement à la Russie, pays ami avec lequel elle partage certaines vues.

Mais Pékin ne souhaite pas non plus apparaître comme soutenant une invasion de l'Ukraine, qu'il n'a pourtant pas condamnée.

Lors d'une visite à Pékin à l'occasion des Jeux olympiques, le président russe Vladimir Poutine a signé début février d'importants accords avec son homologue chinois Xi Jinping.

Les deux pays ont notamment convenu de renforcer leur coopération dans le secteur financier et l'approvisionnement en gaz.

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