Le gouvernement russe a proposé plus de 60 milliards de dollars d'augmentation d'impôts pour l'industrie pétrolière et gazière en 2023-2025, les plus importantes hausses de ce type dans l'histoire du pays, alors qu'il cherche à combler son déficit budgétaire, selon un document publié mercredi.

L'un des fardeaux les plus lourds a été imposé au géant du gaz Gazprom, contrôlé par le Kremlin, qui devra payer 50 milliards de roubles (855 millions de dollars) de plus en taxe d'extraction minière (MET) chaque mois sur la période de trois ans, selon les changements proposés au code des impôts.

Le budget devrait gagner 628 milliards de roubles supplémentaires en 2023, près de 700 milliards de roubles en 2024 et 750 milliards de roubles en 2025, simplement en augmentant la MET sur la production de gaz naturel.

Le total des recettes fiscales supplémentaires sur le pétrole et le gaz devrait s'élever à 1,28 trillion de roubles l'année prochaine, 1,13 trillion de roubles en 2024 et 1,19 trillion de roubles en 2025. Le Premier ministre Mikhail Mishustin a déclaré la semaine dernière que le déficit budgétaire de la Russie atteindrait 2 % du produit intérieur brut en 2023 avant de se réduire à 0,7 % en 2025.

Le projet de loi sur la modification des impôts sera soumis au parlement pour être débattu et devra ensuite être signé par le président Vladimir Poutine.

Il propose également une augmentation de l'impôt sur le revenu des producteurs de gaz naturel liquéfié (GNL), qui rapportera 200 milliards de roubles supplémentaires en 2023.

Le vice-ministre des finances, Alexei Sazanov, a déclaré que le gouvernement vise à écrémer les bénéfices exceptionnels des producteurs de pétrole et de gaz.

"Nous avons discuté de toutes nos propositions fiscales avec les entrepreneurs concernés, avec les entreprises. Bien sûr, ils ne sont pas ravis, mais ils le comprennent", a-t-il déclaré, cité par l'agence de presse RIA Novosti.

Par ailleurs, le ministre des Finances, Anton Siluanov, a déclaré mercredi que la Russie estimait à 62-63 dollars le baril le nouveau prix limite pour sa règle budgétaire qui détourne les recettes pétrolières excédentaires vers son fonds de richesse, et qu'elle pourrait reprendre ses achats de devises dès cette année.

La règle, conçue pour reconstituer les réserves de l'État en achetant des devises étrangères lorsque les prix du pétrole sont élevés, a été entièrement suspendue dans le cadre des sanctions occidentales sévères imposées après que Moscou a lancé ce qu'elle appelle une "opération militaire spéciale" en Ukraine le 24 février.

(Reportage de Reuters)