Un tribunal en Suisse a annoncé vendredi que Nord Stream 2, filiale du groupe gazier russe Gazprom, a trouvé un accord de restructuration de sa dette avec ses créanciers.
Le tribunal avait fixé au 9 mai la date limite pour que Nord Stream 2, basée en Suisse, restructure sa dette et rembourse ses petits créanciers. Il avait également prévenu qu'il pourrait déclarer la société en faillite si cette condition n'était pas respectée.
Le gazoduc Nord Stream 2, d'un montant de 11 milliards de dollars, destiné à acheminer le gaz russe vers l'Europe, a été achevé en 2021 mais n'a jamais été mis en service, les relations avec Moscou s'étant détériorées à la veille de l'invasion de l'Ukraine par la Russie en février 2022.
Après l'invasion, l'Europe a drastiquement réduit ses importations de gaz russe, ce qui a conduit Gazprom à enregistrer une perte de 7 milliards de dollars l'année suivante.
Le tribunal de Zoug, en Suisse, a précisé que la décision pouvait encore faire l'objet d'un appel. Il a refusé de donner davantage de détails concernant la dette ou l'identité des créanciers.
Gazprom n'a pas répondu aux sollicitations pour commenter l'affaire.
Le système de gazoducs Nord Stream est composé de deux doubles conduites traversant la mer Baltique jusqu'en Allemagne et constituait la principale voie d'acheminement du gaz russe vers l'Europe. Il avait une capacité annuelle de 110 milliards de mètres cubes.
Mais en septembre 2022, l'une des deux conduites de Nord Stream 2 ainsi que les deux conduites de Nord Stream 1 ont été endommagées par des explosions mystérieuses.
Le président américain Donald Trump plaide pour la paix en Ukraine, laissant entrevoir une possible détente dans les relations gazières.
Des responsables de Washington et de Moscou ont mené des discussions sur une éventuelle aide américaine à la reprise des ventes de gaz russe vers le continent, ont confié à Reuters huit sources proches du dossier.
De son côté, Bruxelles souhaite interdire tout nouveau contrat gazier avec la Russie d'ici la fin 2025 et stopper les importations issues des contrats existants d'ici la fin 2027.
Ce projet, qui sera débattu le mois prochain, devra obtenir l'approbation du Parlement européen ainsi que la majorité des États membres.
La Hongrie et la Slovaquie ont fait part de leur opposition à cette mesure.