GTT recule de 3,7% à 113,4 euros, pénalisé par un chiffre d'affaires en retrait au premier trimestre 2021 et la perspective d'une révision à la baisse de ses objectifs 2022 en raison de son exposition à la Russie. Sur la période de trois mois close fin mars, l'expert technologique des systèmes de confinement à membranes dédiés au transport et au stockage des gaz liquéfiés a réalisé un chiffre d'affaires de 68,2 millions d'euros, en baisse de 22,1 %. Le groupe s'attendait à une baisse de son activité.

Le PDG, Philippe Berterottière, a expliqué que ce repli était la conséquence d'un effet de base puisque le premier trimestre 2021 bénéficiait encore de la très forte dynamique de 2020, tandis que le premier trimestre 2022 ne bénéficie pas pleinement des fortes commandes de 2021.

Le carnet de commandes (hors GNL carburant) s'est étoffé au premier trimestre 2022, passant de 161 unités au 1er janvier à 189 unités au 31 mars.

En ce qui concerne le GNL carburant,  le carnet de commandes au 31 mars s'élève à 50 unités.

Le groupe a profité de cette publication pour faire un point sur son exposition à la Russie. Au 21 avril 2022, l'exécution de ces contrats se poursuit normalement, dans le respect des régimes de sanctions applicables.

GTT est notamment engagé dans le projet Artic LNG 2. Au 31 mars 2022, 97 millions d'euros restent à reconnaître au titre de ces projets d'ici 2026, dont 21 millions en 2022.

D'autres commandes en cours dans des chantiers navals asiatiques sont destinées spécifiquement aux projets arctiques russes. Au 31 mars 2022, celles-ci représentent pour GTT un total de 48 millions d'euros supplémentaires à reconnaître d'ici 2024, dont 30 millions en 2022.

Enfin, huit méthaniers conventionnels commandés par des armateurs internationaux sont destinés au projet Arctic LNG 2, mais peuvent opérer dans tous types de conditions.

Compte tenu des sanctions internationales en vigueur qui affectent de plus en plus fortement les projets de liquéfaction de GNL en Russie, la continuation et la bonne exécution de ces contrats sont exposées à des risques que le groupe n'est pas en mesure d'évaluer à date.

En particulier, GTT relève que les sanctions sont susceptibles d'affecter l'exportation en Russie de certains produits ou équipements utilisés dans le cadre des projets sur lesquels le groupe travaille, ce qui pourrait entraîner leur report ou annulation.

Si les risques concernant les projets exposés à la Russie se matérialisaient, GTT pourrait être amené à revoir ses objectifs pour l'exercice 2022.

Lors de la publication de ses résultats annuels en février dernier, GTT tablait sur un chiffre d'affaires dans une fourchette de 290 à 320 millions d'euros, un Ebitda dans une fourchette de 140 à 170 millions d'euros, un montant de dividende, au titre de l'exercice 2022, au moins équivalent à celui proposé au titre de l'exercice 2021.

A plus long terme, le groupe devrait bénéficier de la très forte dynamique de commandes actuelle. A ce titre, GTT rappelle que les commandes obtenues depuis mi-2020 portent sur des échéances de livraison situées principalement sur la période 2023-2025. C'est pourquoi, le groupe anticipe, à compter de 2023, un chiffre d'affaires et des résultats à un niveau significativement plus élevé qu'en 2022.

Enfin, GTT souligne que cette crise met en évidence l'importance des besoins en gaz au niveau mondial, de l'indépendance énergétique des pays européens vis-à-vis de la Russie, et plus spécifiquement l'importance stratégique du transport maritime du GNL, qui constitue le cœur de son activité. Le groupe anticipe donc la poursuite de la très forte dynamique de commandes actuelle.