Les États-Unis ont informé jeudi GE Aerospace qu'elle pouvait reprendre ses livraisons de moteurs d'avion au constructeur chinois COMAC, selon une source proche du dossier. Cette décision marque une nouvelle étape dans la détente des tensions commerciales sino-américaines, après des concessions de Pékin sur les terres rares.

Cette semaine, Washington a également levé des restrictions sur les exportations vers la Chine concernant les développeurs de logiciels de conception de puces et les producteurs d'éthane, signalant des avancées dans les discussions commerciales entre les deux puissances.

Les suspensions de licences et l'imposition de nouvelles exigences pour différentes exportations avaient été décidées il y a plusieurs semaines, dans le cadre du bras de fer commercial opposant les deux plus grandes économies mondiales.

GE n'a pas répondu à une demande de commentaire envoyée par courriel, tout comme le département américain du Commerce, qui a notifié à GE la possibilité de reprendre ses expéditions.

Les licences de GE Aerospace concernent les moteurs vendus au constructeur aéronautique public chinois COMAC, qui ambitionne de concurrencer à l'international les géants Airbus et Boeing.

Un porte-parole du ministère chinois du Commerce a déclaré dans un communiqué : « Le dialogue et la coopération sont la voie à suivre, tandis que les menaces et la coercition ne mènent nulle part », ajoutant que les États-Unis devraient « poursuivre leurs efforts pour trouver un terrain d'entente avec la Chine ».

COMAC n'a pas répondu à une demande de commentaire.

Un porte-parole de l'ambassade de Chine à Washington n'a pas immédiatement réagi à une sollicitation.

Ces restrictions faisaient partie des nombreuses contre-mesures imposées par l'administration du président Donald Trump, en réponse aux limitations chinoises sur l'exportation de terres rares et d'aimants associés, annoncées en avril.

La riposte de Pékin sur les terres rares, elle-même une réaction aux tarifs douaniers américains décidés plus tôt dans l'année, a bouleversé les chaînes d'approvisionnement essentielles à l'industrie automobile, à l'aéronautique, aux fabricants de semi-conducteurs et aux sous-traitants militaires. L'enjeu menaçait de faire échouer un accord commercial bilatéral.

La levée des suspensions de licences pour GE concerne les moteurs LEAP-1C destinés au C919 de COMAC, un avion monocouloir, ainsi que le moteur CF34 de GE, utilisé sur le jet régional C909 du constructeur chinois, selon la source, qui a requis l'anonymat car elle n'était pas autorisée à s'exprimer publiquement.

Les moteurs LEAP-1C sont issus d'une coentreprise entre GE Aerospace et le groupe français Safran.

Le C919 est assemblé en Chine, mais de nombreux composants proviennent de l'étranger.

Au moins une autre entreprise du secteur aéronautique a également vu ses suspensions de licences levées jeudi, selon une autre source qui n'a pas souhaité nommer la société concernée.

Honeywell Aerospace fournit également le C919 de COMAC, en livrant notamment un système d'alimentation auxiliaire, des roues et freins, un ensemble de commandes de vol et un système de navigation. Honeywell n'a pas répondu à une demande de commentaire.

Collins Aerospace, filiale du groupe RTX, qui fournit aussi des équipements à COMAC, a refusé de commenter le statut de ses licences.

Ces dernières semaines, les États-Unis ont également suspendu des licences permettant aux fournisseurs d'équipements nucléaires de vendre aux centrales chinoises. Parmi ces fournisseurs figurent Westinghouse et Emerson.