New York (awp/afp) - Le loueur d'avions irlandais AerCap a confirmé mardi être "en discussion" avec le conglomérat américain General Electric (GE) pour un rapprochement avec sa filiale GECAS, ce qui représenterait une opération majeure dans un secteur de l'aviation bousculé par la pandémie.

"Le résultat de ces discussions n'est pas encore défini, et rien ne garantit qu'un accord sera conclu ni quels termes seront retenus", a souligné AerCap dans un message transmis aux autorités irlandaises et américaines des marchés financiers.

Le Wall Street Journal, qui a fait état de négociations dès dimanche, a évoqué une opération pouvant valoir jusqu'à 30 milliards de dollars.

Contacté par l'AFP, GE n'a pas souhaité "spéculer sur des rumeurs ou spéculations".

S'il se concrétise, un rapprochement entre les deux groupes, qui achètent des avions à Airbus ou Boeing par exemple pour les louer aux compagnies aériennes, créerait un géant du secteur.

GECAS dit posséder, maintenir ou avoir commandé plus de 1.650 appareils (avions de ligne, cargos, hélicoptères) tandis qu'AerCap assure posséder, gérer ou avoir commandé plus de 1.300 aéronefs.

La fusion interviendrait à un moment compliqué pour le transport aérien: les ventes de billets d'avion ont chuté depuis le début de la pandémie et certaines compagnies aériennes ont repoussé - voire annulé - des commandes d'avions.

AerCap, qui avait dégagé un profit de 1,1 milliard de dollars en 2019, a perdu 299 millions en 2020. Même tendance chez GECAS, qui avait gagné plus d'un milliard de dollars en 2019 avant de perdre 786 millions en 2020.

Mais le déploiement de campagnes de vaccination contre le Covid laisse entrevoir une amélioration prochaine pour les compagnies aériennes, dont les finances restent fragiles.

Un cocktail bénéfique pour les loueurs, a estimé le directeur général d'AerCap Aengus Kelly début mars.

La priorité des compagnies "va être de rembourser leurs dettes ou les aides des gouvernements, pas de verser de larges sommes aux constructeurs aéronautiques", a-t-il déclaré lors d'une conférence téléphonique.

Une telle opération représenterait aussi une nouvelle étape dans la transformation de GE, engagé depuis plusieurs années dans une cure d'amaigrissement en raison d'un endettement élevé et de quelques mauvais paris.

Aux commandes depuis fin 2018, son patron Larry Culp a déjà cédé des actifs considérés comme non stratégiques, comme l'activité bio pharmaceutique de GE vendue en 2019 à Danaher pour 21 milliards de dollars.

afp/rp