Le conglomérat a également déclaré que, conformément à ce que prédisaient les analystes, il ne serait pas en mesure d'atteindre ses objectifs 2018 en matière de génération de trésorerie et de bénéfice par action, en raison de la faiblesse de ses activités dans l'électricité.

John Flannery avait été nommé en juin 2017 à la tête de General Electric. Depuis cette date, le titre GE, sorti du Dow Jones au début de l'été après 111 ans dans l'indice vedette de Wall Street, est en recul de 58% et la capitalisation boursière du groupe était inférieure à 100 milliards de dollars au cours de clôture de vendredi.

L'annonce surprise du départ de John Flannery fait bondir le titre de plus de 11% à 12,55 dollars vers 14h50 GMT à la Bourse de New York.

Le conseil d'administration de GE, réuni ces derniers jours, a choisi à l'unanimité comme nouveau PDG H. Lawrence Culp Jr, un dirigeant expérimenté connu pour avoir transformé le conglomérat Danaher Corp.

H. Lawrence Culp Jr, 55 ans, directeur général de Danaher de 2000 à 2014, a intégré le conseil d'administration de GE en février dernier. "Nous allons agir avec urgence (...) Nous avons beaucoup de travail pour libérer la valeur de GE", a-t-il dit, cité dans un communiqué.

Le départ de John Flannery sanctionne la lenteur de ses efforts pour redresser GE. Malgré des suppressions de postes et et des cessions d'actifs, les résultats de GE ont continué de se dégrader, principalement en raison de problèmes dans la division GE Power, qui fabrique des équipements dédiés à la production d'électricité.

LES PROBLÈMES S'ACCUMULENT DANS LA DIVISION GE POWER

"Ils ne peuvent pas se permettre d'attendre plus longtemps que Flannery essaie de regagner la confiance de la communauté des investisseurs", dit Justin Bergner, analyste de Gabelli & Co.

"Je pense que (Culp) va apporter cet état d'esprit extérieur à l'organisation et particulièrement la capacité à gérer de manière très efficace une entreprise décentralisée, étant donné que c'est à peu près de cette manière que les choses ont été faites chez Danaher."

Les perspectives de la division GE Power ont encore semblé s'aggraver le mois dernier. Le 20 septembre, General Electric a annoncé que quatre de ses nouvelles turbines de génération d'électricité avaient été mises à l'arrêt aux Etats-Unis en raison d'un "problème d'oxydation" susceptible d'affecter 51 autres exemplaires déjà livrés à des clients.

Ces turbines, qui fonctionnent comme des moteurs d'avion et peuvent alimenter en électricité des milliers de foyers, constituent le modèle à gaz naturel le plus perfectionné développé par GE et elles sont considérées comme essentielles au redressement de l'activité de la division GE Power.

L'an dernier, cette division a accusé une perte de 10 milliards de dollars.

Changer de PDG "ne résoudra pas les problèmes à court terme dans la division, mais Larry (Culp), venu de l'extérieur, sera capable de prendre les décisions difficiles en termes de coûts", prédit Scott Davis, analyste chez Melius Research. "GE est en surpoids et sa culture est abîmée. Larry est (...) un partisan d'une production allégée".

Scott Davis estime que GE Power a énormément souffert de "capacités excédentaires et de mauvaises décisions d'exécution".

La dépréciation de 23 milliards de dollars annoncée lundi est principalement liée à l'acquisition des actifs d'Alstom dans l'énergie pour 10,3 milliards de dollars en 2015.

Cette opération a accru l'exposition de GE aux centrales au charbon, une technologie obsolète et trop coûteuse.

(Avec Arunima Banerjee et Sweta Singh à Bangalore, Benoit Van Overstraeten, Marc Angrand et Claude Chendjiou pour le service français, édité par Dominique Rodriguez et Bertrand Boucey)

par Alwyn Scott