New York (awp/afp) - Malgré un chiffre d'affaires et des profits en baisse, dus en partie à la pénurie de puces électroniques, General Motors (GM) et Ford se sont montrés confiants mercredi pour la fin de l'année.

"Il reste compliqué de s'approvisionner en semi-conducteurs mais la situation s'est clairement améliorée par rapport au deuxième trimestre", permettant un rebond des livraisons, a souligné Ford dans un communiqué.

Le directeur financier du groupe John Lawler a toutefois souligné lors d'une conférence téléphonique que la disponibilité des semi-conducteurs, des petits composants devenus indispensable dans la fabrication de voitures truffées d'électronique, resterait probablement limitée en 2022, voire en 2023.

"C'est très mouvant (...). On fait tout ce qu'on peut pour mettre la main sur autant de puces que possible", a-t-il remarqué.

La patronne de General Motors, Mary Barra, a souligné de son côté que le trimestre était resté "difficile en raison des pressions continues sur les semi-conducteurs".

Mais elle a aussi constaté "un peu d'amélioration" dans la disponibilité des puces. Le problème devrait persister au premier semestre 2022" et "s'améliorer à l'approche de la fin de l'année", a-t-elle aussi avancé.

En attendant, le chiffre d'affaires de GM au troisième trimestre a reculé de 25% sur la période à 26,78 milliards de dollars (24,60 milliards de francs suisses) tandis que le bénéfice net a chuté de 40% à 2,4 milliards de dollars.

Son bénéfice par action de 1,52 dollar était toutefois supérieur aux 96 cents anticipés.

Le groupe a profité de quelques éléments exceptionnels, dont un accord avec le fabricant sud-coréen de batteries LG qui a accepté de rembourser jusqu'à 1,9 milliard de dollars à GM pour lui avoir livré des batteries défectueuses, ayant conduit au rappel massif de Chevrolet Bolt.

Mary Barra a par ailleurs estimé que GM devrait approcher la fourchette haute de ses estimations de bénéfice avant intérêts et impôts, compris entre 11,5 et 13,5 milliards de dollars.

A Wall Street, le titre de GM, qui avait d'abord grimpé après la publication des résultats, a finalement terminé en baisse de 5,4%.

Pour Dan Ives et John Katsingris du cabinet Wedbush Securities, "si la pénurie de puces a clairement posé problème ce trimestre (ce qui n'a surpris personne) tout comme les limitations des chaînes d'approvisionnement et de production, nous pensons que ces vents contraires vont se modérer pour GM et le reste de l'industrie auto d'ici à 2022".

Tesla en ligne de mire

Chez Ford, le chiffre d'affaires s'affiche aussi en baisse, de 5%, au troisième trimestre, à 35,7 milliards de dollars (32,8 milliards de francs suisses), et son bénéfice net a reculé de 25%, à 1,8 milliard de dollars. Mais ces chiffres ont dépassé les attentes des analystes et l'action prenait plus de 9% dans les échanges électroniques après leur publication mercredi soir.

Ford a relevé sa prévision de bénéfices ajusté avant intérêts et impôts, à une fourchette comprise entre 10,5 et 11,5 milliards de dollars pour 2021, et va recommencer à verser des dividendes, suspendus au début de la pandémie.

Le directeur financier a souligné que la performance du groupe en 2022 dépendra de plusieurs éléments, dont la dynamique entre la disponibilité de semi-conducteurs, le nombre de véhicules produits et les prix.

Il prévoit aussi de possibles "effets inflationnistes" sur ses coûts, en particulier sur les matières premières.

Ford, comme GM, ont réitéré mercredi leur ambition de devenir des groupes s'éloignant progressivement de la construction de véhicules à moteurs thermiques pour se concentrer sur les voitures électriques, autonomes et les services associés.

L'idée est de ressembler ainsi un peu plus à Tesla, qui a le vent en poupe auprès des investisseurs: le groupe dirigé par Elon Musk est entré en début de semaine dans le club très restreint des entreprises valant plus de 1000 milliards de dollars en Bourse après une méga-commande passée par le loueur Hertz.

Il y vaut 13 fois plus que General Motors, 17 fois plus que Ford, alors même qu'il vend bien moins de voitures au total.

Interrogée sur la chaîne CNBC, Mary Barra a assuré que GM pouvait "absolument" rattraper Tesla en nombre de véhicules électriques vendus dans les cinq prochaines années.

Cette catégorie représente actuellement environ 3% des ventes aux Etats-Unis selon le cabinet Cox Automotive.

afp/jh