PARIS (Agefi-Dow Jones)--Le courtier eToro se diversifie et s'attaque au marché des produits d'épargne en France. La plateforme de trading a annoncé mardi qu'elle proposait à compter de ce jour à ses clients français d'ouvrir un plan d'épargne retraite (PER) ou un contrat d'assurance-vie. A cette occasion, l'entreprise israélienne fondée en 2007 s'allie à un poids lourd de la finance, à savoir l'assureur italien Generali.

Techniquement, c'est une filiale récemment ouverte par le groupe dans l'Hexagone et immatriculée auprès de l'Orias en tant que courtier en assurance, eToro Patrimoine, qui portera la commercialisation de cette nouvelle offre. Le contrat d'assurance-vie sera quant à lui assuré par la société Generali Vie, tandis que le PER sera assuré par la branche Generali Retraite.

Les clients d'eToro pourront choisir entre plusieurs allocations d'actifs prédéterminées en fonction de leur profil de risque ou bien piocher parmi près de 500 supports différents (dont des OPC, des ETF, des SCPI, une centaine d'actions européennes et des fonds obligataires).

+ Un marché en pleine croissance +

Avec ces deux enveloppes fiscales, qui étaient régulièrement demandées par ses clients, eToro espère se faire une place dans un marché particulièrement concurrentiel mais en nette croissance. En 2024, la collecte nette des PER a atteint 11,2 milliards d'euros, selon le dernier bilan annuel sur le marché de l'assurance-vie publié par l'Autorité de contrôle prudentiel et de résolution (ACPR). L'encours global des PER représentait 118,9 milliards d'euros à la fin du troisième trimestre 2024 avec 11,2 millions de titulaires, selon les données communiquées par le ministère de l'Economie en février dernier.

De son côté, le mastodonte de l'épargne financière française se porte également à merveille. L'assurance-vie hors épargne retraite affichait l'an dernier une collecte nette de 22,8 milliards d'euros, selon l'ACPR. Les encours de l'assurance-vie, qui prennent en compte une partie des encours des PER (ceux dits "assurantiels"), pesaient 1.989 milliards d'euros à fin décembre, d'après France Assureurs. Ils ont depuis dépassé le cap des 2.000 milliards d'euros pour s'élever à 2.025 milliards d'euros à fin mars 2025.

Entre les banques traditionnelles, les assureurs et les nouveaux acteurs du courtage en ligne, la guerre fait rage pour attirer l'argent des épargnants. Afin de se démarquer de la concurrence, eToro mise sur deux éléments: une offre accessible et des frais lisibles.

+ Une mise de départ de 300 euros minimum +

Pour ouvrir une assurance-vie ou un PER, il faudra un investissement initial de 300 euros minimum. Les versements programmés sont fixés à 50 euros au minimum par mois, 75 euros par trimestre, 150 euros par semestre ou 300 euros par an. Dans le cas de versements libres, la limite basse est fixée à 300 euros, ou 150 euros dans le cadre de l'assurance-vie si des versements programmés sont activés.

Dans un univers où les frais (à l'entrée, en cas d'arbitrage, de rachat, de modification de mode de gestion...) restent souvent la norme, eToro ne se rémunérera que sur les frais de gestion, qui seront d'ailleurs offerts à leurs clients pour l'année 2025. Ils seront légèrement différents pour les PER (0,5% pour les unités de comptes et 0,8% pour les fonds euros) et les contrats d'assurance-vie (0,75% pour les unités de compte comme pour les fonds euros). En revanche, des frais d'adhésion s'appliqueront au PER: 4 euros lors de l'ouverture et 4 euros chaque année par la suite.

Alors que l'arrivée en Bourse d'eToro est imminente au Nasdaq, la plateforme se montre pour l'instant relativement avare en données sur ses clients. Le groupe revendique 16,6 milliards de dollars d'actifs sous gestion dans 75 pays. Si eToro affiche 40 millions d'utilisateurs, seulement 3,5 millions d'entre eux ont des comptes avec de l'argent dessus. Et la France représente entre 8% et 9% du marché d'eToro dans le monde.

Avec le lancement de son PER et de son assurance-vie, la plateforme d'investissement eToro s'attaque à un univers où il va devoir ferrailler avec des acteurs en ligne déjà bien installés, à l'instar de BoursoBank, Yomoni, Meilleurtaux Placements, Altaprofits ou encore Fortuneo. Un pari qui n'a rien de gagné d'avance.

-Jean-Louis Dell'Oro, Agefi-Dow Jones, jldelloro@agefi.fr, ED: FJO

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May 13, 2025 11:14 ET (15:14 GMT)