Genfit chute de 12,5% à 4,27 euros, les investisseurs prennent prétexte de la présentation de la nouvelle stratégie de la biotech pour prendre une partie de leurs bénéfices. Le titre a en effet flambé de 57% entre vendredi dernier au matin et lundi soir, soutenu par deux bonnes nouvelles : le début des essais de phase 3 évaluant son produit elanfibranor dans la PBC (cholangite biliaire primitive) et un partenariat américain sur son test diagnostic NIS4 dans la stéatohépatite non-alcoolique (Nash).

Hier soir, Genfit a acté ce que tout le monde savait déjà : l'abandon définitif de ses investigations dans le traitement de la Nash, provoquant l'effondrement de plus de 60% de son titre en une seule séance le 12 mai.

Le groupe est donc contraint de se concentrer désormais sur deux axes prioritaires : la PBC et le NIS4.

Cette nouvelle stratégie s'accompagne d'un projet de filialisation qui vise la création de deux entités opérationnelles distinctes, pour un pilotage plus indépendant et une croissance autonome. Ce projet de refonte devrait être finalisé à l'horizon 2021.

Pour supporter ce projet, Genfit a annoncé un plan de restructuration qui vise à préserver sa trésorerie : celle-ci s'élevait à 225,7 millions d'euros à fin juin 2020 contre 276,7 millions au 31 décembre dernier.

Genfit ambitionne de réduire de plus de 50% sa consommation de trésorerie (cash burn) d'ici à 2022 grâce à la mise en œuvre d'un plan global d'économies qui prévoit notamment une diminution de 40% de ses effectifs (en France et aux Etats-Unis).

L'objectif est de réduire le cash burn à 45 millions d'euros par an d'ici à 2022 contre 110 millions par an actuellement.

L'enjeu est de taille. Au premier semestre 2020, la perte nette s'est creusée à 53 millions contre 51,1 millions un an plus tôt. Cette dégradation s'explique par l'augmentation des frais marketings et pré-commercialisation en vue de la préparation du dépôt du dossier pour une demande d'autorisation de mise sur le marché pour l'elafibranor dans la Nash. Ce dépôt n'a finalement pas eu lieu.

Dans une note publiée ce matin, Invest Securities observe que, compte tenu de l'arrêt de ce programme, ces frais devraient considérablement diminuer dès le second semestre 2020, en ligne avec le nouveau plan de dépense mis en place.