CALAIS, Pas-de-Calais (Reuters) - Yann Leriche, le directeur général de Getlink qui exploite le tunnel sous la Manche, a minimisé jeudi les risques de chaos entre le Royaume-Uni et le continent européen alors que le Brexit deviendra une réalité à 23h00 GMT.

"Bien sûr, avec un tel changement et un accord que nous n'avons eu qu'il y a quelques jours peine, il y aura des ajustements à faire ces prochains jours et ces prochaines semaines", a-t-il dit à l'agence Reuters au terminal d'Eurotunnel à Calais.

Mais, assure-t-il en anglais, "ce ne sera pas chaotique".

Getlink a investi 47 millions d'euros pour se doter des infrastructures nécessaires aux nouvelles formalités douanières qui s'appliqueront dès 23h00 GMT ce jeudi.

Pour l'entreprise, le départ du Royaume-Uni de l'Union européenne vient s'ajouter à une année déjà marquée par les effets de la pandémie de coronavirus. Les mesures de confinement ont largement pesé sur le transport de passagers et de marchandises à travers la Manche.

En octobre, Getlink a abandonné ses prévisions de bénéfices pour 2020 pour la deuxième fois de l'année.

Les perspectives, ajoute Leriche, restent trop floues pour déterminer à quel moment l'activité pourra revenir à ses niveaux d'avant la pandémie.

"Le vaccin arrive. En même temps, on parle de troisième vague. Tout ceci signifie qu'il reste des questions sans réponses évidentes", dit-il.

(Richard Lough; version française Henri-Pierre André)