Paris (awp/afp) - Le groupe Getlink, qui exploite le tunnel sous la Manche, a publié jeudi une perte nette de 113 millions d'euros (123,48 millions de francs suisses) en 2020 due à la crise sanitaire et au Brexit. Ses dirigeants se disent cependant "confiants dans l'avenir" malgré l'absence de visibilité à court terme.

L'ancien groupe Eurotunnel avait réalisé en 2019 un bénéfice net de 159 millions d'euros. Le chiffre d'affaires, déjà publié en janvier, a baissé de 25% à 816 millions d'euros, particulièrement affecté par la débâcle des trains à grande vitesse Eurostar. A taux de change constants, il est en recul de 24%.

L'excédent brut d'exploitation (Ebitda), indicateur mis en avant par le groupe, a reculé de 41% à 328 millions d'euros, un niveau que le président Jacques Gounon juge tout de même "très substantiel". "Nous n'avons pas brûlé de cash" et le groupe a réduit son endettement, a-t-il dit à des journalistes.

Le directeur général Yann Leriche a salué "une performance opérationnelle et financière solide, dans un contexte exceptionnel marqué par la crise sanitaire et le Brexit", avec notamment un important "travail sur les coûts". "Nous n'avons aucun doute sur le fait que le rebond sera rapide dès que les restrictions seront levées et que la situation s'améliorera, notamment grâce aux vaccins", a-t-il remarqué.

La direction a cependant préféré ne pas faire de prévisions pour l'exercice 2021, en l'absence de visibilité à court terme. Elle a bien pris note de l'annonce, lundi par le Premier ministre britannique Boris Johnson, que les restrictions sur les voyages pourraient être levées après le 17 mai --ce qui a immédiatement fait bondir les réservations--, a noté M. Leriche.

Parmi les bonnes nouvelles, Getlink a reçu en décembre l'autorisation de tirer un câble électrique de 1 GW dans le tunnel. Cette interconnexion, dont l'ouverture est envisagée à la mi-2022, doit apporter un supplément d'Ebitda de 70 à 80 millions d'euros en année pleine.

"Nous sommes confiants dans l'avenir", a insisté Jacques Gounon. D'où la décision "d'envoyer un signal" en reprenant la politique de dividende, quand bien même Getlink a essuyé une perte l'an dernier, a-t-il indiqué.

Le groupe prévoit le versement d'un dividende "extrêmement modeste" de 5 centimes au titre de l'exercice 2020. Il avait renoncé à en verser un l'an dernier.

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