PARIS (Agefi-Dow Jones)--L'exploitant du tunnel sous la Manche Getlink a abaissé jeudi son objectif d'excédent brut d'exploitation (Ebitda) pour l'année en cours en raison de l'impact de la crise sanitaire sur son trafic au premier semestre.

Getlink table désormais sur un Ebitda de 350 millions d'euros en 2020, contre un objectif initial de 580 milions d'euros. Cet objectif se fonde sur les prévisions actuelles de croissance en France et en Grande-Bretagne et n'intègre pas l'éventualité d'un reconfinement, a précisé le groupe dans un communiqué.

Getlink a également renoncé à son objectif d'un Ebitda supérieur à 735 millions d'euros en 2022 "compte tenu du contexte sanitaire".

Sur les six premiers mois de l'année, l'Ebitda du groupe est ressorti à 123 millions d'euros, en baisse de 52% par rapport à la même période de 2019.

Le chiffre d'affaires consolidé s'est contracté de 29%, à 369 millions d'euros, le trafic ayant été fortement affecté par les mesures de confinement mise en place dans l'Union européenne et au Royaume-Uni.

Le trafic de camions a baissé de 18% sur le semestre, tandis que le trafic de voitures a reculé de 52%. Le trafic d'Eurostar s'est contracté de 62%.

La trésorerie nette est ressortie à 511 millions d'euros à la fin juin, contre 525 millions d'euros à la fin décembre. Le free cash-flow des activités poursuivies s'est établi à 11 millions d'euros, contre 129 millions d'euros au premier semestre 2019.

Le groupe s'est dit "confiant" dans l'amélioration de ses résultats au second semestre. "Depuis la fin de la quarantaine britannique [le 10 juillet, ndlr] le flux de navettes ne cesse de croître", a indiqué Jacques Gounon, président de Getlink, lors d'une conférence téléphonique. "L'été 2020 ne sera pas aussi brillant que celui de 2019 mais tout de même très solide", a ajouté le dirigeant.

Le groupe compte poursuivre ses mesures d'économies, en faisant notamment appel à ses propres salariés plutôt qu'à des saisonniers pour accueillir le retour des voyageurs dans les prochaines semaines.

Getlink a précisé que les réductions de coûts mises en oeuvre au premier semestre, via notamment le recours au chômage partiel, avaient permis d'économiser 17 millions d'euros, tandis que le renforcement des mesures sanitaires pour les salariés et les passagers a coûté 2,3 millions d'euros.

-François Schott, Agefi-Dow Jones; 01 41 27 47 92; fschott@agefi.fr ed: TVA - VLV

Agefi-Dow Jones The financial newswire