par Takashi Umekawa

TOKYO, 19 décembre (Reuters) - Le gouvernement japonais va évaluer le prix des médicaments une fois par an au lieu de deux afin de réduire le coût croissant des soins, a-t-on appris lundi auprès de responsables politiques ayant un lien direct avec le dossier.

Ce réexamen régulier, qui devrait être annoncé officiellement mardi, concernera en outre tous les prix des médicaments vendus sur ordonnance alors qu'il se limitait jusqu'ici aux traitements plus chers que leurs équivalents à l'étranger.

Le système actuel est accusé de maintenir des prix anormalement élevés dans l'archipel mais les autorités ont déjà commencé à sévir, dans un contexte mondial de remise en cause des pratiques commerciales des grands laboratoires.

Le prix de l'anticancéreux Opdivo, développé par Bristol Myers Squibb et Ono Pharmaceutical a été divisé par deux le mois dernier et le prix du Sovaldi, traitement contre l'hépatite C de Gilead Science, a également été revu à la baisse.

Les conseillers économiques du Premier ministre Shinzo Abe ont estimé qu'une telle décision permettrait d'économiser environ 190 milliards de yens (1,55 milliard d'euros) par an dans les coûts liés aux soins de santé et de réduire les dépenses gouvernementales de 48 milliards de yens.

Les laboratoires font valoir de leur côté que cette décision freinera l'innovation en créant une plus grande incertitude tarifaire.

L'industrie pharmaceutique mondiale a bénéficié récemment du lancement d'une vague de nouveaux médicaments contre le cancer et d'autres maladies graves, mais leur coût élevé a suscité des protestations dans de nombreux pays occidentaux.

Le président élu américain, Donald Trump, a promis ce mois-ci de "réduire les prix des médicaments". Dans un certain nombre de pays européens, les traitements n'offrant pas suffisamment de valeur thérapeutique sont également montrés du doigt.

Le Japon est le troisième marché mondial pour les médicaments sur ordonnance, derrière les États-Unis et la Chine, mais son taux de croissance annuel exprimé en dollars, entre 2011 et 2016, est estimé à seulement 2%, contre 6,2% au niveau mondial, selon le cabinet d'études américain Quintiles IMS. (Claude Chendjou pour le service français, édité par Véronique Tison)