Genève (awp) - Givaudan a dépassé l'année dernière le niveau de recettes d'avant-crise dans quasiment toutes ses activités. Nettement améliorée, la rentabilité a pâti de coûts de logistique élevés au 2e semestre. En 2022, les prix des matières premières seront la principale préoccupation du géant genevois des arômes et parfums.

Les coûts des matières premières devraient augmenter de 9% cette année selon Givaudan, qui a entamé des négociations avec ses clients pour répercuter cet effet sur les prix. "C'est le troisième cycle de hausses" après celles de 2011 (+15%) et 2017-2018 (+5% par an), a rappelé à AWP le directeur général Gilles Andrier.

Le patron de Givaudan s'est dit confiant quant à l'issue de ces discussions: un accord satisfaisant avait déjà pu être trouvé par le passé. En 2021, la hausse des coûts des matières premières n'a atteint que 1% environ, dans un contexte de forte inflation. "Le coût des matières premières représente à peu près un tiers de notre chiffre d'affaires", souligne M. Andrier.

En 2021, les ventes ont gonflé de 5,7% à 6,68 milliards de francs suisses, dont 3,09 milliards (+5,8%) pour la division Parfums et 3,59 milliards (+5,7%) pour Arômes. La croissance organique du groupe a atteint 7,1%, bien supérieure aux 4,0% de 2020.

L'écrasante majorité des activités a retrouvé les niveaux de revenus d'avant-crise, notamment le domaine Parfumerie fine, très affecté par la pandémie et dont l'ampleur du rebond (+22,5%) a étonné M. Andrier. "Cela s'explique en partie par le fait que nos clients ont réussi à accélérer la partie commerce en ligne pour compenser les pertes des magasins hors taxes".

Objectifs confirmés

Food Service (+9%) n'est toujours pas rétabli de la chute de 23% de l'année dernière. Il faudra attendre 2023 au plus tard pour une rémission complète.

Malgré une progression des recettes, le géant verniolan n'a pas satisfait les attentes des analystes, sauf pour la croissance organique. Le constat est le même pour la rentabilité, plombée par un alourdissement des charges au deuxième semestre causé par la Covid-19.

"Nous avons constaté une hausse importante des coûts de transport et de logistique", note Gilles Andrier. Le coût du travail a également augmenté, en raison du recours à des temporaires pour remplacer les employés de production confinés.

Le résultat avant intérêts, impôts, dépréciations et amortissements (Ebitda) s'est étoffé de 6,1% à 1,48 milliard de francs suisses. La marge Ebitda a grappillé 0,1 point de pourcentage à 22,2%. Le bénéfice net s'est établi à 821 millions de francs suisses, en hausse de 10,5% sur un an. Le conseil d'administration propose le versement d'un dividende relevé de 2 francs suisses à 66 francs suisses par action.

La direction a confirmé les objectifs à moyen terme, à savoir une croissance organique entre 4 et 5% par an et un flux de trésorerie disponible rapporté au chiffre d'affaires de 12%.

Malgré la confiance affichée par les analystes dans la capacité de Givaudan à franchir les obstacles se dressant sur sa route, l'action du groupe genevois a été malmenée à la Bourse suisse. Au terme d'une séance dans le rouge, le titre a fini a net repli de 6,5% à 3818 francs suisses dans un SMI en retrait (-0,60%).

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