Zurich (awp) - Le spécialiste des arômes et parfums Givaudan a dévoilé jeudi de nouveaux objectifs à l'horizon 2025 qualifiés d'"évolution mais pas de révolution" par les analystes. Le groupe a diversement ressenti sur ses activités la reprise économique consécutive au déconfinement.

"Le déconfinement et la réouverture des magasins sont assez récents, donc nous ne voyons pas encore d'effet positif sur les ventes. Nous constatons par contre une bonne amélioration aux Etats-Unis dans la parfumerie fine, au fur à mesure que les magasins de parfumerie ont rouvert", a indiqué le directeur général Gilles Andrier jeudi lors d'un entretien à l'agence AWP.

Ce dernier s'est déclaré "confiant que la situation va s'améliorer peu à peu, mais nous ne savons pas à quelle vitesse".

"Il y a des segments comme les produits détergents qui ont été portés par la pandémie et le fait que les gens étaient plus souvent à la maison. Avec le déconfinement, cette consommation va certainement ralentir, mais pas au niveau des produits d'hygiène avec l'augmentation des gestes d'hygiène", a expliqué le patron de Givaudan, qui fabrique notamment des parfums pour les produits de ménage et d'hygiène corporelle.

Selon M. Andrier, "les activités dans les arômes ont également été soutenues par la plus forte consommation de snacks et de plats cuisinés pendant le confinement. Cette activité va sans doute ralentir". Dans les services à la restauration (Food Service), l'activité va par contre accélérer, a-t-il pronostiqué.

Concernant ses nouveaux objectifs, le numéro un mondial du secteur s'attend à dégager sur la période 2021-2025 une croissance organique des ventes de 4% à 5% sur une base comparable et à réaliser un flux de trésorerie disponible d'environ 12%, a-t-il précisé dans un communiqué.

Dans la division arômes, le groupe table sur des ventes supplémentaires de 750 millions à 1 milliard de francs suisses d'ici 2025. L'unité parfums devrait quant à elle dégager des recettes additionnelles de 650 à 800 millions d'ici cinq ans

Alors que les nouveaux objectifs pour la période 2021 à 2025 ont été qualifiés d'"ambitieux mais réalistes", ceux pour 2016-2020 seront atteints "à moins d'une catastrophe", a souligné Gilles Andrier.

Sur la période de 2016 à 2020, le groupe verniolan a pour ambition de réaliser une croissance organique des ventes entre 4% et 5% et un flux de trésorerie disponible représentant 12%-17% des recettes.

Givaudan a régulièrement augmenté son dividende ces dernières années, mais cela ne saurait constituer une promesse, a averti le directeur général. "Nous avons toujours réussi à augmenter notre dividende d'année en année et nous espérons de pouvoir le faire cette année, mais ce n'est pas un objectif", a-t-il insisté.

Nouveaux noms pour les deux divisions

Après avoir effectué 16 acquisitions depuis 2014, Givaudan veut continuer sur cette voie. "Nous sommes intéressés par des acquisitions qui permettent d'accélérer la croissance ou de renforcer nos capacités par exemple en Chine ou en Inde, ou dans des domaines comme la nutrition, les protéines et la biotechnologie. Si nous trouvons des sociétés à racheter dans ce domaine, nous le ferons", a confirmé le responsable.

Dans l'immédiat, les coûts d'intégration des sociétés acquises devraient s'élever cette année à environ 50 millions de francs suisses.

Le groupe a également renommé ses deux divisions arômes et parfums, qui s'appellent désormais respectivement goût et bien-être (Taste & Wellbeing) ainsi que parfums et beauté (Fragrance & Beauty).

Les analystes n'ont pas été surpris par les nouveaux objectifs du groupe genevois. Comme attendu, il s'agit plus d'une évolution que d'une révolution, a ainsi résumé Vontobel. L'analyste Jean-Philippe Bertschy a estimé que les nouveaux objectifs s'inscrivaient dans le sillage des précédents.

A la Bourse, l'action Givaudan a terminé en recul de 1,4% à 3798 francs suisses, dans un SMI en baisse de 0,67%.

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