Sanofi a annoncé mercredi revoir à la hausse sa prévision de bénéfice net par action (BNPA) des activités pour 2020 après avoir enregistré une progression de ce profit au deuxième trimestre grâce aux économies de coûts réalisées et à la plus-value issue de la cession de la quasi-totalité de sa participation dans l'américain Regeneron.

Le groupe pharmaceutique anticipe désormais un BNPA des activités en croissance comprise entre 6% et 7% à taux de changes constants, alors qu'il prévoyait auparavant une hausse d'environ 5%.

Au deuxième trimestre, le BNPA des activités a progressé de 4,8% à taux de changes constants, à 1,28 euro. La progression atteint 9,2% sur l'ensemble du premier semestre.

L'activité de Sanofi n'a toutefois pas été épargnée par la pandémie de coronavirus et son chiffre d'affaires net a reculé de 3,4% au deuxième trimestre à taux de changes constants, à 8,2 milliards d'euros.

Les ventes de la division de médecine générale ont reculé de 12,7%, celles de la branche vaccins de 6,8% tandis que l'activité de santé grand public a vu ses revenus reculer de 8%.

Seul le chiffre d'affaires de la médecine de spécialités a augmenté de 17,4%, tiré essentiellement par le succès du Dupixent, un traitement de la dermatite atopique, dont les ventes ont bondi de 70% au deuxième trimestre.

"Malgré les effets négatifs de la pandémie de COVID-19, nous avons réussi à générer une croissance du BNPA des activités, soutenue par la forte performance de Dupixent, nos initiatives d'économie et l'engagement de nos collaborateurs", a commenté le PDG Paul Hudson cité dans un communiqué.

Sanofi a indiqué avoir généré 990 millions d'euros d'économies au premier semestre.

A la Bourse de Paris, l'action du groupe pharmaceutique gagnait en fin de matinée 0,44% à 89,9 euros.

COURSE AU VACCIN

Depuis décembre dernier, Sanofi a engagé une nouvelle stratégie centrée sur les vaccins, les maladies rares et l'oncologie, ce qui l'a conduit à abandonner ses recherches sur le diabète et les maladies cardiovasculaires.

Comme beaucoup d'autres de ses concurrents, le groupe est aussi entré dans la course au vaccin contre le COVID-19.

Il travaille actuellement sur deux projets: l'un utilise un adjuvant fabriqué par le britannique GlaxoSmithKline, et l'autre, élaboré en collaboration avec la société américaine Translate Bio, est un vaccin à ARNm (ARN messager).

Aucun de ces deux vaccins ne figurent parmi les projets les plus avancés mais Sanofi espère que son expérience dans le vaccin contre la grippe lui donnera in fine un avantage.

Le groupe a annoncé mercredi avoir conclu avec son partenaire GSK un accord avec le gouvernement britannique visant la fourniture de 60 millions de doses de leur futur vaccin contre le COVID-19.

Sanofi, qui dirige le développement clinique et les procédures d'enregistrement de ce candidat vaccin, prévoit de débuter une étude de phase I/II en septembre, qui sera suivie d'une étude de phase III d'ici à la fin de 2020.

Si les données sont positives, son approbation réglementaire pourrait être obtenue dès le premier semestre de 2021, a indiqué le groupe qui prévoit avec GSK de fabriquer jusqu'à un milliard de doses par an.

Concernant son autre vaccin en développement, Sanofi prévoit de lancer une étude de phase I d'ici à la fin de l'année et, si les données sont positives, d'obtenir l'approbation au plus tôt au deuxième semestre de 2021.

(Blandine Hénault avec Matthias Blamont, édité par Myriam Rivet et Jean-Michel Bélot)

par Matthias Blamont et Blandine Henault