Menacé de voir capoter son projet, Glencore a relevé vendredi son offre sur Xstrata, uniquement en actions, qui atteint désormais 37 milliards de dollars (29,15 milliards d'euros). Glencore a porté le ratio d'échange proposé à 3,05 actions par action Xstrata, contre 2,8 auparavant.

"Glencore confirme qu'il s'agit d'une fusion entièrement en actions et que le ratio d'échange ne sera pas relevé davantage. Ce dernier représente une prime conséquente pour une entreprise qui compte un actionnaire à hauteur de 34%", précise dans un communiqué Glencore, qui était pressé d'annoncer les détails de son offre tant par Xstrata que par les autorités britanniques de régulation.

Le fonds activiste Knight Vinke, qui possède 0,5% de Xstrata selon des données Reuters, a annoncé dimanche rejeter l'offre améliorée de Glencore, et a appelé le conseil du groupe minier à "demander le prix le plus élevé possible".

"La dernière proposition de Glencore dit clairement que la transaction implique un changement de contrôle, ce qui, comme nous continuons de le dire, suppose le paiement d'une prime conséquente", déclare Knight Vinke dans un communiqué.

Le fonds figure sur la liste des 20 plus importants investisseurs institutionnels de Xstrata hormis Glencore, qui en est le premier actionnaire avec une participation de 34%.

"MOINS AGRESSIVE"

Knight Vinke appelle les administrateurs de Xstrata à "passer en revue toutes les options, y compris la possibilité d'une offre d'un tiers".

Le titre Xstrata gagnait 2,5% à 10,39 livres sterling à la Bourse de Londres à 9h30 GMT, surperformant le secteur des valeurs européennes des ressources de base (+1,2%) qui était en tête des indices sectoriels en Europe.

Le titre Glencore reculait de -1,1% à 373,95 pence.

"Le conseil de Xstrata est confronté à un dilemme : après avoir accepté l'offre (avec un ratio d'échange) à 2,8, il va lui être difficile de refuser celle de 3,05 qui lui est maintenant présentée", note John Robinson, président de Global Mining Investments, un fonds géré par BlackRock.

Xstrata a annoncé que ses administrateurs indépendants donneraient leur réponse d'ici au 24 septembre après avoir consulté les principaux actionnaires.

"La nouvelle offre est présentée de manière nettement moins agressive que la prise de contrôle pure et simple qui était évoquée vendredi", estiment les analystes de Liberum, disant s'attendre à ce qu'elle soit acceptée par le conseil de Xstrata.

Comme annoncé vendredi, le rachat implique qu'Ivan Glasenberg, directeur général de Glencore, prenne la tête du nouvel ensemble après un intérim de six mois assuré par Mick Davis, patron et artisan de la réussite de Xstrata depuis une dizaine d'années.

"Que Mick reste six mois de plus ne fait pas une grande différence", relève un des 40 principaux actionnaires de Xstrata, peu convaincu par cette apparente concession de Glencore.

"Six mois, ce n'est pas très long, surtout quand vous savez que vous êtes sur le départ."

Avec Sonali Paul à Melbourne et Raji Menon à Londres, Benoit Van Overstraeten et Tangi Salaün pour le service français, édité par Dominique Rodriguez

par Clara Ferreira-Marques