Zurich (awp) - Le mastodonte des mines et du courtage de matières premières Glencore offre à ses actionnaires un généreux dividende spécial en plus d'un nouveau programme de rachat d'actions d'envergure, à l'issue d'un premier semestre dopé par l'explosion des prix de nombreuses matières premières. La direction anticipe toutefois une normalisation des conditions de négoce sur la seconde moitié de l'exercice.
Le chiffre d'affaires s'est étoffé de 43% à 134,44 milliards de dollars (129,32 milliards de francs suisses), quand l'excédent brut d'exploitation avant charges d'intérêts et impôts (Ebitda) apuré des facteurs jugés exceptionnels a été multiplié par plus de deux à 18,92 milliards. Le bénéfice net a été largement nonuplé à 12,09 milliards, égraine le compte-rendu à mi-parcours diffusé jeudi.
L'envol des prix du charbon et du gaz notamment a alimenté la progression de 10,3 milliards de l'excédent brut.
Par segment d'activité, l'extraction et le raffinage de matières premières (Industrial) a généré un Ebitda plus que doublé sur un an à 15,0 milliards, quand le négoce (Marketing) a dégagé un Ebit de 3,7 milliards, largement supérieur à la fourchette de 2,3 à 3,2 milliards annuellement établie pour le moyen-terme.
Liquidités excédentaires
En dépit des incertitudes pour la suite de l'exercice générées par la dégradation des conditions macroéconomiques, le groupe de Baar entend faire profiter ses actionnaires de ce résultat exceptionnel.
Le conseil d'administration offre un dividende spécial de 11 cents par titre, représentant un versement total de 1,45 milliard, en plus du lancement d'un nouveau programme de rachat d'actions doté de 3 milliards.
Ces nouvelles rétrocessions de liquidités doivent porter le total à quelque 8,5 milliards, sans compromettre le plafond d'endettement idéal fixé à 10 milliards, a souligné en téléconférence le directeur financier (CFO) Steven Kalmin. Fin juin, la dette nette représentait encore 2,31 milliards, contre 6,04 milliards six mois plus tôt.
En l'état et sur la base des 9,19% du capital-actions détenu par Ivan Glasenberg au terme de l'exercice écoulé, l'ancien et emblématique patron de Glencore aura perçu près de 450 millions de dollars en dividendes ordinaire 2021 ou spécial à mi-parcours dans le courant de l'année.
Confiant sur le front des litiges
L'horizon semble par ailleurs se dégager sur le front juridique également. Le nouveau directeur général (CEO) Gary Nagle a assuré que les enquêtes menées aux Etats-Unis, au Royaume-Uni et au Brésil "sont désormais réglées et que les infractions identifiées ont été reconnues".
"Nous avons réglé quelque 300 millions de dollars au cours du premier semestre 2022 et les provisions afférentes ont ainsi été ramenées à 1,2 milliard", a précisé son grand argentier.
La firme n'a par contre toujours pas trouvé de solution pour se désengager de ses positions dans les géants russes de l'aluminium EN+ et des hydrocarbures Rosneft.
"Nous avons évalué toutes les opportunités pour nous désengager de En+ et de Rosneft. Dans les conditions boursières actuelles, nous n'avons cependant toujours pas trouvé de solution acceptable," a assuré Gary Nagle.
A la mi-journée et faisant fi des incertitudes évoquées pour la suite, la cotation primaire de Glencore à Londres s'appréciait de 1,2% à 451,30 pence, dans un FTSE-100 en retrait marginal de 0,05%.
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